jeudi 18 octobre 2012

LA GUERRE EST DECLAREE

Déclaration du Comité Anti-Impérialiste sur la Syrie


Le mercredi 26 septembre, le Président de l’Impérialisme français et chef des armées, François Hollande, tenait son premier discours devant l’Assemblée générale de l’ONU à New-York. Il a évoqué sa vision des « urgences » auquel fait face notre monde bouleversé par la crise générale du capitalisme. Il a parlé de la Syrie, du Mali et de l’Iran. Et il a proposé trois guerres. Hollande est donc un leader impérialiste normal. Il gère le capitalisme par l'austérité sociale à l'intérieur et par la guerre, de préférence dans des pays exsangues, à l'extérieur. Le 29 août, déjà, un éditorial élogieux du très à droite Wall Street Journal présentait l’insipide Hollande, montant au front dans l’affaire syrienne, comme le  «Leader of the Free Monde». Selon le journal, Hollande a donné à l’opposition syrienne «le coup de pouce le plus important» en annonçant qu’il souhaitait la mise en place d’un nouveau « gouvernement représentatif et inclusif » et que la seule solution était militaire. Sarkozy avait fait de même, il y a un an, quand il avait reconnu le CNT libyen. C’était juste avant de transformer, avec ses complices américains et anglais, la « no fly zone » de la résolution 1973 du Conseil de sécurité en zone de bombardement meurtrier. Durant trois semaines, la Libye était couverte de bombes sous le prétexte d’un soutien au « Printemps arabe » contre les dictateurs. Mais les guerres impérialistes peuvent-elles être l’avenir des révoltes populaires ?  Qui peut croire que les peuples se battent pour l’installation de régimes vassalisés ?

Aujourd’hui, la doctrine de la guerre préventive chère à Georges Bush a fait long feu. Elle a montré son vrai visage dans le bourbier afghan et par les centaines de milliers de morts, la partition et le chaos provoqué en Irak. Désormais, la stratégie de com’ impérialiste mise en œuvre depuis la Libye consiste à se réclamer des droits de l’homme, de la démocratie et à se parer d’une mission de sauveur suprême d’un peuple démuni face à un dictateur tortionnaire. Faut-il croire que la France impérialiste intervient (pour l’instant en formant la pseudo-rébellion par des moyens « logistiques ») pour la démocratie et le bonheur des Syriens ? S’intéresse t-elle à  la Syrie uniquement depuis que les manifestations y sont réprimées ? Qui  dans cette crise a rappelé que la France est l’ancienne puissance coloniale qui avait placé la Syrie sous son mandat en 1920 et qui l’avait découpé et amputé du district d’Alexandrette avant de perdre pied face à un soulèvement anti-colonial ? Qui explique qu’elle a toujours cherché à sauvegarder coûte que coûte ses intérêts comme au Liban voisin où ses forces armées sont présentes depuis les années 1980 ? Si l’attachement de l’impérialisme français à la démocratie au Proche-Orient est si grand pourquoi protège t-on les régimes barbares d’Arabie Saoudite, du Koweït, du Yémen, de la Jordanie, des Emirats et le régime d’ « Israël », si démocratique, fondé sur la colonisation de la Palestine et l’usage de phosphore blanc à Gaza en 2009 ? Comment expliquer aussi que tous les donneurs de leçons de démocratie refusent l’idée que c’est au peuple syrien de décider de son avenir et non aux centres impérialistes et à leur « humanisme » ?

"Comment peut-on poser les fondements d'un état  avec l'aide de ceux là mêmes qui ont colonisé ce pays?"(Adonis)

En réalité, l’agression impérialiste en Syrie est supervisée par une coalition de l’OTAN (UE, USA et Turquie) et des pétromonarchies du Golfe.  Elle vise à une mainmise renforcée sur le monde arabe et non à l’émancipation des peuples. Elle vise aussi à détruire une partie de la Nation arabe et elle ouvre la route à la guerre contre l’Iran en chassant un régime jugé « pro-terroriste » car il a soutenu le Hezbollah en 2000 et 2006 ainsi que des mouvements qui utilisent la lutte armée pour la libération de la Palestine occupée. Au fil des mois, nous avons appris que les « rebelles » n’étaient pas meilleurs que les troupes du régime syrien et qu’ils ne représentent pas le prolongement armé du mouvement populaire né en 2011 dans les régions déshéritées de Syrie. Il n’y a pas de révolution sociale et démocratique en cours en Syrie contrairement à ce que les médias bourgeois et  la bourgeoisie de gauche  tente de faire croire. Le mouvement populaire de 2011 a été écrasé par le régime de Bachar El Assad et  il a été a été  dévoyé par une "rébellion " armée formée des réactionnaires de tous poils.  L’Armée libre syrienne est contre-révolutionnaire, elle est aux antipodes d’un mouvement populaire progressiste. Elle est entièrement sous la coupe des conservateurs,  des libéraux, d’anciens compères de Bachar El Assad  et des forces fascistes de l’Islam politique qui se mettent au service de l’impérialisme européen, américain et des compradores et  féodaux du Golfe. Soutenir ce type de rébellion c’est soutenir le camp de la contre-révolution.

Après ses interventions en Côte d’Ivoire et en Libye où il a semé le chaos, l’impérialisme français voudrait profiter de la situation au Mali et en Syrie. S’opposer à ses plans de guerre est une nécessité et une priorité impérieuse pour tous ceux qui n’acceptent pas la domination impérialiste. La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens selon le célèbre mot de Clausewitz. La guerre est la continuation logique d’un système fondé sur le taux de profit et l’accumulation à l’échelle mondiale. Afin de continuer la politique d’exploitation et de pillages des peuples, les opérations de brigandage international sont nécessaires au capitalisme en crise. Voilà l’origine profonde des bruits de bottes qui résonnent aujourd’hui. Il est légitime de condamner le régime syrien réactionnaire mais la priorité absolue est de condamner la tentative de conquête et de destruction de la Syrie et de soutenir l’émergence d’une force révolutionnaire indépendante des réactionnaires et des impérialistes.

S’opposer à l’impérialisme français est un devoir pour tous les anticapitalistes vivant ici car on ne peut pas combattre la bourgeoisie française sans s’opposer à ses guerres. L’ennemi est dans notre pays comme le disait le martyr de la révolution Karl Liebnecht.

 
LES IMPERIALISTES ONT MENTI SUR L’IRAK, ILS MENTENT SUR LA SYRIE ET L’IRAN!
 
NON AUX GUERRES IMPERIALISTES !

 A BAS L’IMPERIALISME FRANÇAIS !

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