jeudi 28 février 2013

La lutte contre les dernières colonies



Dimanche 24 février dernier a eu lieu l'Assemblée des dernières colonies françaises dans le cadre de la semaine anticoloniale. 

Si la question du passé colonial et sa continuation actuelle sous de nouvelles formes est relativement connue, la question des dernières colonies françaises souffre d'un silence flagrant. Pourtant, que dire de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion, de Mayotte, de la Kanaky, de la Polynésie, et de tout ce que l'Etat français classe communément sous la catégorie DOM-TOM  (ou DOM-COM selon la nouvelle dénomination) ? Et que dire aujourd'hui des nations assimilées dans l'Etat français selon la théorie et pratique de la "France une et indivisible" ?

C'est autour de ces questions que s'est déroulée cette assemblée rassemblant plusieurs organisations : la Plateforme des Syndicats des Nations Sans Etat, l'USTKE (Kanaky), le LAB (Pays Basque), le SLB (Bretagne), le STC (Corse), l'UGTG (Guadeloupe), l'UGTM (Martinique), l'UTG (Guyane) et le CAAC (Comores).

Les situations de ces territoires sont différentes. Certaines organisations mettent en avant la lutte pour l'indépendance, d'autres pour l'autonomie, d'autres encore pour le droit à l'autodétermination des peuples de manière générale. Le point commun, en tout cas, est la dénonciation de la domination et de l'exploitation dont souffrent ces peuples de la part de l'Etat français. 

Cette domination et exploitation s'expriment différemment mais ont le point commun d'entraîner un retard de développement économique issu de la dépendance économique à la métropole. En Guyane et Kanaky, c'est par exemple le pillage des ressources naturelles (pétrole, nickel,...). Le tourisme est mis en avant comme principal secteur économique, ayant des répercussions dramatiques pour les populations résidentes. Les Camarades du Syndicat des Travailleurs de Bretagne (SLB) expliquent ainsi que le nombre de résidences secondaires en Bretagne s'élève à 300 000 et 120 000 logements vides. Cela a comme répercussion l'explosion des prix de l'immobilier, chassant les masses populaires vers l'intérieur des terres où il y a peu de travail.

Dans tous les cas, le besoin du développement économique indépendant est posé comme une nécessité pour pouvoir parvenir à l'indépendance. Ainsi, l'UGTG met en avant les luttes d'occupation et de réappropriation des terres pour développer l'indépendance économique, malgré les limites que cela représente. 

L'actualité d'aujourd'hui, ce sont aussi les luttes de masse et les révoltes qui traversent les colonies. A la Réunion, près d'un an jour pour jour, l'île a de nouveau explosé face au coût de la vie et au chômage massif des jeunes. Le mouvement est d'ailleurs parti des chômeurs qui se sont mobilisés pour le droit au travail.

La question abordée et largement partagée lors de cette assemblée est que le syndicalisme n'est pas suffisant. Comme l'a dit le Camarade du Syndicat des Travailleurs Corses, "on a la majorité dans tous les secteurs, on a lutté et on lutte toujours, mais la situation n'a pas changé fondamentalement." Si l'ennemi principal est clairement identifié, le capitalisme, la question qui reste en suspend est  celle de la stratégie pour faire tomber le système. Les Camarades de l'UGTG décrivent leur lutte comme étant globale, c'est à dire politique, culturelle, syndicale, économique, etc. Mais le syndicat peut il être le seul outil pour pousser la lutte jusqu'au bout ? 

Cette Assemblée fut riche en échange et le fait que la question fondamentale de l'ennemi principal, de la stratégie et de la forme organisationnelle ait été posée permettra d'avancer sur ce terrain, ensemble, contre le capitalisme et toutes les formes de domination et d'exploitation qu'il implique.

mardi 26 février 2013

Hommage à Pierre Overney

Samedi matin dernier, 23 février 2013, malgré le froid glacial, nous avons rendu hommage à Pierre Overney, assassiné par Tramoni devant l'usine Renault Billancourt le 26 février 1972 (voir Hommage à Pierre Overney).

Quelques interventions ont rappelé que cette commémoration n'est pas tournée vers le passé mais vers l'avenir et que le lien est fait entre la lutte d'hier, dans les années 70 autour de la Gauche Prolétarienne, et aujourd'hui avec les nombreuses luttes ouvrières se déroulant dans le contexte de crise.

Nous avons ensuite chanté le Chant des Nouveaux Partisans et l'Internationale.

Pierrot vit dans notre lutte !

























lundi 25 février 2013

Jacques Tardi refuse la Légion d'Honneur

Jacques Tardi, refuse la Légion d'Honneur : aucune rosette rouge n’effacera leurs traces…

Le célèbre auteur de bande dessinée Jacques Tardi "refuse avec la plus grande fermeté" la Légion d'honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, voulant "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit", a-t-il déclaré mercredi 2 janvier.

"J'ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l'on venait de m'attribuer d'autorité, et sans m'en avoir informé au préalable, la Légion d'honneur !", souligne l'auteur, qui vient de publier Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B (Casterman), une œuvre très personnelle, basée sur le témoignage de son père, prisonnier en Allemagne.

"Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel ni d'aucun autre pouvoir politique, quel qu'il soit. C'est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille", déclare Tardi dans un communiqué séparé.

"Je n'ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l'on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l'exemple, ce sera peut-être autre chose", ajoute le dessinateur, qui s'est aussi beaucoup penché sur la Grande Guerre (Putain de guerre !, C'était la guerre des tranchées...). "Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n'ai jamais rien demandé. On n'est pas forcément content d'être reconnu par des gens qu'on n'estime pas", conclut l'auteur d'Adèle Blanc-Sec.

PRÉCÉDÉ PAR ARAGON, CAMUS, BERLIOZ, SARTRE...

Les refus de Légion d'honneur ne sont pas si rares. Avant Tardi, de nombreuses personnalités l'ont précédé pour des raisons diverses, de Louis Aragon à Albert Camus, de Claude Monet à Hector Berlioz, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Georges Brassens en a même fait une chanson. Léo Ferré fustigeait"ce ruban malheureux et rouge comme la honte".

Plus récemment, en août 2012, la chercheuse Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, avait refusé cette décoration pour dénoncer l'"indifférence" qui touche la santé au travail et l'impunité des "crimes industriels", avait-elle écrit à la ministre du logement, Cécile Duflot (voir "Voilà pourquoi je refuse la Légion d'Honneur").

Contrairement aux idées reçues, la Légion d'honneur ne se réclame pas. Quand son nom apparaît dans le Journal officiel, il faut se faire décorer pour "prendre rang". Ce sont les ministres qui adressent les dossiers à la grande chancellerie de la Légion d'honneur. Les dossiers sont ensuite instruits par le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur et ses décisions soumises au président de la République.


vendredi 22 février 2013

Des infos sur la grève à PSA

Lettre d'information n°9 sur la grève à PSA 
CGT PSA Aulnay

5 semaines de grève… et nous ne sommes pas fatigués ! 

La grève, commencée le 16 janvier, est donc entrée dans sa 6e semaine. La solidarité financière continue à grossir notre caisse de grève. Grâce à elle nous pouvons tenir. Jeudi 21 février, elle se montait à 210 000 € collectés et 40 000 € de promesses. La collecte se poursuit, auprès des mairies, des péages, comme à Senlis lundi 18 février, ou auprès des travailleurs d’autres entreprises. Partout, les réactions que nous avons montrent que, les patrons et les médias ont beau nous traiter de « voyous », notre lutte est largement soutenue car elle est juste ! 

Pendant ce temps, la direction perd de plus en plus de voitures à Aulnay. Et en plus, la grève des salariés de Lear, le fournisseur de sièges, paralyse la production de l'usine de Poissy (208, C3 et DS3). 

Grève et visite à l’usine Lear 

L’usine de sièges de Lear de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise) est en grève depuis jeudi 14 février contre un plan de suppressions d’emplois. Cette usine approvisionnant en sièges l’usine de Poissy, la production de voitures est bien bloquée là-bas. 4000 voitures sans sièges sont sorties des chaînes. Avis aux acheteurs !

A 250, nous avons rendu visite aux camarades de Lear ce mercredi 20. Les CRS nous attendaient lundi 18 et mardi 19, mais pas mercredi ! Ce fut un grand moment de fraternité ouvrière dans la lutte. Les grévistes de Lear nous ont expliqué leur combat, nous en avons fait de même. C’est en fait un seul et même combat, contre les licenciements. Cette rencontre a renforcé la détermination de tout le monde.

Visite à PSA Poissy

Dans la foulée, toujours à 250, nous nous sommes également rendus à l’usine PSA de Poissy. Nous avons été chaleureusement accueillis par la cinquantaine de travailleurs qui débrayaient pour les salaires. Car la direction de PSA ne se contente pas de licencier. Elle bloque les salaires en annonçant « zéro augmentation générale pour 2013 » et prépare des « négociations » sur les accords de compétitivité, comme à Renault : augmentation du temps de travail, blocage des salaires et mobilité inter-sites obligatoire. 

Débrayage à SevelNord

A SevelNord (Valenciennes-Hordain), où un accord de compétitivité a été signé, les salariés ont débrayé lundi 18 car la direction voulait muter provisoirement des salariés vers d’autres usines de la région. 

En clair, la direction de PSA se porte de moins en moins bien, et c’est tant mieux !

Rencontres avec le faux-médiateur et la direction

Trois rencontres ont eu lieu avec le faux-médiateur et la direction de PSA, en la personne de Philippe Dorge. En substance, M. Dorge a demandé aux grévistes de laisser redémarrer la production… sans rien céder sur nos revendications. La direction refuse toujours de négocier sérieusement.

En l’état : pour ceux qui décideraient de quitter PSA, aucune garantie d’obtenir un CDI, une prime de licenciement s’élevant seulement à 9 mois de salaires. Et pour ceux qui choisissent la mutation à Poissy ou un autre site : ni garantie de logement, ni de garder son poste, et une prime de transfert de seulement 5000 euros ! 

Alors si PSA veut que la production redémarre, c’est très simple : qu’ils accèdent à nos revendications ! En effet, quand ils essayent de redémarrer la production à Aulnay, ils n’y arrivent pas car ce sont les non grévistes qui les envoient promener. 

PSA n’en a pas fini avec les travailleurs d’Aulnay… et d’ailleurs !


Journal de grève n°5
 
C’EST PEUGEOT QUI PERD LE PLUS
13 000 C3, voilà ce que Peugeot avoue avoir perdu depuis le début de la grève. PSA espérait compenser cette perte en faisant tourner Poissy à fond. Seulement voilà,  pour le moment les voitures sortent sans siège, suite à une grève à Lear. 3000 voitures sans siège sont actuellement sur le parc de Poissy.  Denis Martin se fait du souci et avoue qu’il a besoin de C3 !
La direction peut toujours nous envoyer des lettres pour nous rappeler qu’elle ne paye pas les heures de grève (comme si on ne le savait pas !). Son refus de négocier lui coûte des millions.
 
GRÈVE À POISSY CONTRE LES SUPPRESSIONS DE POSTES
Comme ils n’étaient pas d’accord, la direction a voulu muter de force 4 retoucheurs de l’Emboutissage dans d’autres ateliers. Du coup,  35 salariés de l’Emboutissage se sont mis en grève.
Faire la grève pour se faire respecter, une idée qui fait son chemin à PSA !
 
GRÈVE TOTALE À LEAR
Depuis la fermeture du site de Lagny en 2009, les sièges de C3 pour Poissy et Aulnay sont tous fabriqués dans l’usine d’Eragny où travaillent un peu plus de 400 personnes.
Le projet de PSA de fermer Aulnay a aussi des conséquences sur l’emploi dans cette usine. La direction de Lear prétend qu’il y aurait du « sureffectif » : 86 parmi les ETAM et cadres ; 36 postes d’ouvriers sur 260 sont aussi menacés.
Ce sont les chefs qui ont démarré la grève la semaine dernière, parce qu’ils trouvaient trop faible la prime de départ proposée par la direction : 75 000 €. Un exemple dont ferait bien de s’inspirer la maitrise d’Aulnay !
Quant à la grève, elle  est maintenant générale. Tous les ouvriers ont rejoint le mouvement.
 
GRÈVE À SEVELNORD
Sevelnord est une usine située près de Valenciennes et qui emploie 2400 salariés. C’est là que sont fabriqués les monospaces  et les utilitaires Peugeot.
L’année dernière, PSA a fait aux syndicats le chantage suivant : soit vous signez un accord  de compétitivité, soit on ferme l’usine.  L’accord impose le gel des salaires pendant au moins deux ans. Le taux des heures sups est revu à la baisse : 25 % au lieu de 45 % pour un samedi travaillé. Si elle a besoin de plus de voitures, la direction peut rallonger la journée de travail, sans prévenir à l’avance. De plus, les ouvriers peuvent être « prêtés » à une entreprise extérieure, sans leur accord et avec un préavis d’une semaine 
seulement !
Cet accord « Sevelnord » a servi de modèle à Renault et Denis Martin espère l’étendre à tout PSA, une fois qu’il en aura fini avec Aulnay ! Seulement voilà, des ouvriers qu’on a voulu muter de force dans une autre entreprise se sont mis en grève pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord !
Cet accord doit aller à la poubelle !
 
PSA DOIT NÉGOCIER
Sous la pression de la grève, l’Elysée s’est enfin décidé à nommer un  « facilitateur », en la personne du Directeur  Régional adjoint, Marc Leray. Celui-ci entend agir pour « mettre un terme au conflit et rétablir le dialogue ». Comme c’est le refus de la direction de discuter de nos revendications qui est à l’origine du conflit, il faut donc qu’il intervienne avec les pouvoirs d’un médiateur et qu’il impose à PSA de négocier.
Nous avons forcé l’Etat à agir, mais il nous faut transformer l’essai si nous voulons gagner. 
Obtenir un médiateur n’est pas une faveur, mais un droit inscrit dans le code du travail, quand le patron refuse de négocier. Pas question de se laisser duper ! Les négociations doivent se faire sur la base de nos revendications, pas sur celles de la direction.
 
RÉUNION TRIPARTITE
Aujourd’hui doit avoir lieu à Bobigny une nouvelle réunion tripartite entre le préfet, PSA et les syndicats d’Aulnay.  À l’ordre du jour : la « revitalisation » du site d’Aulnay.
La position des syndicats qui soutiennent la grève sera claire. Soit PSA est capable de nous fournir un CDI avec un salaire au moins équivalent à celui que nous avons aujourd’hui, soit il nous verse une forte indemnité pour la perte de notre boulot.
 
LE PÉAGE GRATUIT, ÇA PAYE !
Hier nous sommes allés à 150 faire une collecte au péage de Senlis. Nous avons pu une nouvelle fois mesurer la popularité de notre grève. La majorité des conducteurs ont donné quelques chose, et souvent bien plus que ce que le péage leur aurait coûté !
C’est de loin la meilleure collecte que nous ayons faite à un péage. Plus PSA nous insulte, plus les gens nous aident ! À la Grande Armée, ça doit en énerver certains…
 
TOUT LE MONDE AUX AG !
À l’intérieur de l’usine aussi notre grève est populaire. Les discussions avec les non-grévistes sont très faciles et beaucoup viennent aux AG.
Jeudi matin, ce fut sans doute la plus grosse AG depuis le début de la grève. Les caméras de France 3 étaient là. Mais la rédaction de la chaîne a une nouvelle fois refusé de montrer la réalité.
Ça ne fait rien. Ça prouve que notre grève les gêne, patronat et gouvernement. Et ça ne peut que renforcer la solidarité de tous les travailleurs de l’usine.
 
NOS CAMARADES AUX PRUD’HOMMES
Nos camarades Onay Bunül et Julien Méléard vont contester leur licenciement au tribunal des Prud’hommes. 
PSA doit les réintégrer, abandonner toutes les poursuites et annuler toutes les autres sanctions !
 
LES CHEMINOTS À AULNAY
Une délégation de cheminots est venue nous voir hier, devant l’usine. Ils  nous ont apporté un chèque de 1500 €
Comme nous le disons dans notre adresse en direction des travailleurs des autres entreprises : c’est tout le monde du travail qui est attaqué, c’est tous ensemble, public et privé, qu’il faut lutter !
 
LE TRAVAIL EN DIRECTION DES MAIRIES
Les aides aux mairies concernent maintenant plus de 450 grévistes sur les 500 inscrits.
Démarcher les mairies, c’est non seulement nécessaire, mais c’est payant. Étant donnés les ravages du chômage, nombreux sont les élus, et pas seulement de gauche, qui comprennent qu’il est vital de soutenir les salariés qui se battent pour leur emploi. Dans certaines villes, les aides individuelles s’élèvent à 400 € par salarié !
La direction aussi nous rend service dans ce travail. La lettre du DRH, Courcelle, qui chiffre au centime près les retenues sur salaire, nous facilite la tâche pour obtenir des aides auprès des mairies. La prochaine lettre, ce serait bien qu’il l’envoie directement aux élus des départements où nous habitons. 
 
JOLIE MÔME NOUS INVITE
La compagnie « Jolie Môme » connue pour ses spectacles militants (et de qualité !) invite les vendredi 1er, samedi 2, vendredi 8 et samedi 9 mars, chaque soir, un gréviste à venir manger avec sa famille, puis à prendre la parole 5 mn pendant le spectacle. Une collecte sera faite chaque soir.
Si vous êtes volontaire, inscrivez-vous auprès du Comité de Grève.
 
SOLIDARITE FINANCIERE
Vous pouvez soutenir les travailleurs d’Aulnay en envoyant vos dons par chèque libellé à l’ordre de « soutien aux salariés de l’automobile du 93 » et envoyé à « soutien aux salariés de l’automobile du 93 », 19 rue Jacques Duclos, 93600 Aulnay-Sous-Bois ou en faisant directement un virement 
sur le site cgt-psa-aulnay.fr.
 
 
Les salariés de PSA Aulnay en grève
Soutenus par la CGT, la CFDT et SUD 
Aulnay, le 18 février 2013

jeudi 21 février 2013

L’ Ennemi de l’Intérieur : Soutien à Amal Bentounsi et perspectives de lutte

« Dans toutes les républiques bourgeoises, même la plus démocratique, la police est (avec l’armée  permanente) l’instrument principale de l’oppression des masses. »
(Lénine œuvres tome 24.)


Le 20 Février 2013, Amal Bentounsi, l’animatrice du site « Urgence notre police assassine » à été convoquée au commissariat de police du 13ème arrondissement suite à une plainte du ministère de l’intérieur pour « diffamation envers une administration publique ».

Le véritable délit de cette militante, c’est de dénoncer des faits réels de crimes commis par la police et le laxisme de la justice à l’encontre des policiers inculpés.

Et dans notre pays, ces faits ne manquent pas ! (voir la liste des victimes sur le site)

« Pourquoi nos enfants meurent à la suite d’un contrôle d’identité ou de courses poursuites ? » Peut-on lire dans la présentation du site.

A cette question nous pouvons amener des questionnements plus profonds : « Pourquoi nos enfants subissent-ils des contrôles d’identités ? Pourquoi sont ils pris en chasse comme des bêtes sauvages ? »

Est-ce le sort de n’importe quels citoyens ? Non. C’est celui des habitants des quartiers populaires, des immigrés, des gitans, des roms, des sdf, des populations des dernières colonies françaises, des militant/es ouvrier/ières lors de manifestation comme récemment à Strasbourg. C’est le sort du prolétariat et du semi-prolétariat ! Le sort des pauvres !
Il est important pour nous de souligner que ce que l’on nomme couramment « bavures » policières ne doit pas cacher la vraie nature de ces actes.

L’histoire des « bavures » policières, ce n’est pas l’histoire de quelques flics qui peuvent parfois sortir du « code de déontologie ». La police c’est une institution d’Etat.

Et dans une société divisée en classe sociale, en riches et pauvres, en possédants et possédés, un État n’est rien d’autre qu’un « outil d’oppression d’une classe sur une autre ».

Pour que les riches propriétaires des moyens de productions continuent à se goinfrer grâce à l’exploitation qu’ils tirent de la force de travail des masses populaires, il faut que les prolétaires et les fils de prolétaires restent à leur place. Et pour ce faire, il faut un organisme spéciale de répression : L’Etat (… et son armée, sa police, sa justice).

« Coupée du peuple, constituant une caste professionnelle formées d’hommes « dressés » à sévir contre les pauvres, d’hommes relativement bien payés et jouissant des privilèges du « pouvoir », la police demeure infailliblement, dans toutes les républiques démocratiques ou règne la bourgeoisie, l’instrument, le rempart, le bouclier le plus sur de cette dernière. »
(Lénine œuvres tome 24.)

D’où une violence, nullement déviante d’un « code déontologique » mais une violence de classe nécessaire au maintien du pouvoir de la classe dominante.

Face à cette oppression, il est temps de s’orienter vers des convergences de luttes et des débats sur l’auto-organisation des quartiers populaires. Pour que la résistance quotidienne s’organise à la base en rejetant les récupérations des partis politiques bourgeois et de certaines associations qui veulent « castrer » la révolte légitime des masses.

Le FRAP soutien la militante accusée par l’ordre bourgeois, et souhaite apporter toute sa contribution à la lutte que elle et d’autres mènent et qui nous concernent tous !

FACE A LA VIOLENCE POLICIERE, ON A RAISON DE SE REVOLTER !!!           

LA POLICE EST ORGANISEE, ORGANISONS NOUS !!!

FORMONS DES COMITES DE LUTTE DANS LES QUARTIERS !!!

mercredi 20 février 2013

Rassemblement pour Georges Abdallah : mercredi 27 février.


Publié sur http://liberonsgeorges.over-blog.com/article-rassemblement-pour-georges-abdallah-mercredi-27-fevrier-115405585.html

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Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste révolutionnaire arabe, condamné à perpétuité pour des actions de résistance contre l'occupation israélienne de son pays, le Liban, et détenu depuis 29 ans dans les prisons françaises, est libérable depuis 1999.

La dernière demande de libération, déposée en janvier 2012, a obtenu, le 21 novembre, un avis favorable du tribunal d'application des peines.

La libération de Georges Ibrahim Abdallah est conditionnée à un arrêté d'expulsion, que le ministère de l'intérieur refuse de signer, satisfaisant en cela aux injonctions étatsuniennes.

Ainsi, pour la deuxième fois, les États-Unis sont intervenus pour empêcher la libération de Georges Ibrahim Abdallah. En toute complicité, les autorités françaises obtempèrent.

Parce que Georges Abdallah, tout au long de son incarcération, a gardé intacts ses convictions politiques anti-impérialistes et son engagement solidaire aux côtés des peuples en lutte et tout particulièrement du peuple palestinien, l'État français s'obstine à ne pas le rendre à sa famille et à son pays.

Le 28 février prochain, à la suite de l'appel du Parquet, aura lieu à Paris une énième audience.

Les appels du Parquet, les ajournements de décision, le pourvoi en cassation, la procédure rocambolesque et l'obstruction politique n'ont pour seul but que d’entraver la libération de notre camarade. Ils n'empêcheront pas la mobilisation internationale de tous ceux, de plus en plus nombreux, déterminés à voir Georges Ibrahim Abdallah enfin libre.

Dans le cadre de la Journée internationale de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, rassemblons-nous pour dénoncer à nouveau cet acharnement judiciaire et politique et exiger la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah.


Rassemblement
Mercredi 27 février 2013
de 18h30 à 20 h
Place Saint-Michel, Paris 6e
(esplanade de la fontaine Saint-Michel)

Le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (CLGIA)

lundi 18 février 2013

Rencontre « Les luttes populaires en Inde »

 
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Les luttes populaires en Inde

L’Inde est un pays-continent regroupant près d’un cinquième de la population mondiale. Ses visées de domination du sous-continent asiatique et sa place grandissante au niveau international en font un pays dont le sort influence l’équilibre politique et économique du monde.

Présentée comme la « plus grande démocratie du monde », nous allons voir que la situation réelle est plus complexe qu’à première vue. Récemment mises en lumière par le soulèvement contre les violences faites aux femmes dont la sordide histoire de viol fut l’étincelle, de nombreuses luttes populaires traversent les divers Etats de l’Union menées par les paysans, ouvriers, étudiants, femmes, Dalits, Adivasis,…

La partie la plus avancées de ces luttes est un mouvement révolutionnaire présent sur plus d’un tiers du territoire et décrit par le premier ministre comme « la première menace pour la sécurité intérieure » : la Guerre Populaire dirigée par le Parti Communiste d’Inde (maoïste), communément appelés « Naxalites ».

L’Etat indien mène une grande offensive militaire contre son propre peuple et au profit des multinationales et des classes dirigeantes afin d’ « exterminer » cette vague grandissante.

La France n’est pas muette dans ce conflit où elle possède de nombreux intérêts économiques.

Cette rencontre sera l’occasion d’en savoir plus sur les luttes populaires en Inde grâce à la projection du documentaire « Les veines ouvertes du géant indien » et plusieurs interventions thématiques des membres du Comité de Soutien à la Révolution en Inde.

Au programme
  • Diffusion du documentaire «Les veines ouvertes du géant indien» sur l’offensive militaire du gouvernement indien au profit des grandes compagnies minières contre la Guerre Populaire dirigée par le Parti Communiste d’Inde (maoïste).
  • Interventions du Comité de Soutien à la Révolution en Inde :
- L’histoire des luttes populaires en Inde
- Le rôle des multinationales, en particulier de la France
- Les luttes des paysans
- La question des castes : les Dalits et les Adivasis
- Les luttes des femmes
- La question de l’oppression nationale et de l’expansionnisme indien
- L’offensive militaire du gouvernement indien : «Opération Green Hunt»

Rencontre organisée par :
Parti Communiste maoïste de France
drapeaurouge[at]yahoo.fr / drapeaurouge.over-blog.com

Rencontre animée par :
Comité de Soutien à la Révolution en Inde
csrinde[at]yahoo.fr / csrinde.wordpress.com

vendredi 15 février 2013

Hommage à Pierre Overney



Après avoir célébré les 40 ans de la mort de Pierre Overney l’année dernière, nous appelons cette année à un rassemblement commémoratif au cimetière du Père Lachaise à Paris, le samedi 23 février 2013.

Dans la lignée de l’année dernière, il ne s’agit pas pour nous de ressasser le passé mais bien de reprendre l’héritage du mouvement révolutionnaire entre nos mains. Nous ne sommes pas nostalgiques. Parmi nous, les jeunes camarades n’auraient jamais entendu parler de la Gauche Prolétarienne, de l’histoire de Pierre Overney, si nos anciens n’avaient pas transmis leur mémoire. Aujourd’hui, nous avançons avec cet héritage que ni l’école ni les médias ne nous ont transmis.

L’assassinat de Pierre Overney par Tramoni devant l’usine de Renault Billancourt le 26 février 1972 a une résonnance particulière cette année avec les nombreuses fermetures d’usine annoncées et les luttes qui se développent en conséquence. A PSA Aulnay, où les ouvriers et ouvrières sont en grève et occupent leur usine, on parle d’un retour aux années noires avec des centaines de vigiles et de cadres venus de plusieurs sites pour jouer les gros bras et faire pression sur les non-grévistes.

Mais la résistance s’organise et la classe ouvrière commence à relever la tête et reprendre ses affaires en main, à Goodyear, PSA, Renault, Sanofi, Granlait, Pilpa, etc.

Mettre de côté notre histoire de lutte, notre histoire révolutionnaire, c’est isoler les luttes de résistance qui fleurissent partout où une usine ferme, où les violences policières sévissent, où les expulsions se poursuivent, où l’exploitation et la domination s’affirment encore plus fortement. Et cette histoire de la France révolutionnaire n’est pas, comme les partis bourgeois voudraient bien nous le faire croire, limitée à 1789. Notre histoire révolutionnaire est d’une part bien plus large que celle du territoire national car la classe ouvrière est une classe internationale ; d’autre part, elle reste encore à écrire, car la révolution reste à faire.

Pour cela, nous nous appuyons sur le glorieux héritage de la Commune de Paris, des grandes grèves de 36, de la résistance antifasciste, de mai 68 et de sa continuité au travers des mouvements tels que la Gauche Prolétarienne. Plus récemment, la lutte contre le CPE et la révolte des banlieues portent en eux les germes du mouvement général qui embrasera le pays.

Mais nous voyons aussi au-delà de nos frontières et regardons avec attention les mouvements révolutionnaires les plus avancés à l’heure actuelle : les Guerres Populaires dirigées par les Partis Communistes maoïstes. Qu’elles aient été importantes il y a quelques années, qu’elles grandissent encore ou se préparent, nos regards sont tournés vers le Pérou, la Turquie, le Népal, les Philippines, le Bhoutan, l’Afghanistan, l’Inde,…

Célébrer aujourd’hui la mémoire de Pierre Overney c’est avoir les deux pieds dans le présent, tout en portant sur nos épaules notre héritage, le regard tourné résolument vers l’avenir.


Rendez-vous le samedi 23 février 2013
11h
M°Père Lachaise - Paris
ligne 2 – Sortie 1

PC maoïste de France
drapeaurouge[at]yahoo.fr
drapeaurouge.over-blog.com

Front Révolutionnaire Anticapitaliste/Antifasciste et Populaire
lacausedupeuple[at]gmail.com
lacausedupeuple.blogspot.com

Offensive médiatique contre les ouvriers en lutte et nouvelles photos du rassemblement Goodyear à Rueil

Tous les médias ont encensé les accords rétrogrades de Wagram sur la flexibilité qui fragilisent le statut de salarié et qui entérinent la régression sociale. Au service du patronat, les merdias crachent leur fiel sur tous-tes celles qui relèvent la tête, tendent leur poing et s’organisent.

Lu sur le site d’Acrimed

L’interrogatoire d’un syndicaliste de Goodyear par Pascale Clark (France Inter)

par Frédéric Lemaire, Henri Maler, le 14 février 2013
 
 
Mardi 12 février. Il est 7h51 sur France Inter. Pascale Clark interroge le syndicaliste Mickaël Wamen de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, à l’occasion de l’action engagée ce matin-là par les salariés de plusieurs entreprises en lutte devant le siège de Goodyear à Rambouillet.

Rapidement, l’interview tourne au réquisitoire contre le délégué syndical CGT. Présumé « belliqueux », en raison de terrifiants « actes de vandalisme » et présenté comme responsable du blocage des négociations, le syndicaliste est sommé de s’expliquer devant un tribunal médiatique imaginaire…

L’interview semble de premier abord cordiale : «  Où êtes-vous exactement ? Il paraît que vous êtes bloqués par les forces de l’ordre ? », interroge la journaliste. Mais lorsque Wamen évoque un dispositif policier disproportionné, Pascale Clark l’interpelle sur les bonnes dispositions des manifestants et sur le caractère pacifique de ses intentions : « Mickaël Wamen, il paraît que les forces de l’ordre craignent des débordements, votre état d’esprit est belliqueux ? »

Le délégué syndical a beau se défendre d’un tel « état d’esprit », la procureure Clark ne lâche pas le morceau. Et lorsque Wamen en vient à critiquer le traitement médiatique de la contestation syndicale (« ça commence à bien faire sans cesse de nous pointer du doigt en disant, que ce soit sur votre antenne ou sur d’autres médias, vous êtes belliqueux, vous voulez en découdre ») elle finit par l’interrompre et s’exclame : « Ouais, mais Strasbourg la semaine dernière, Mickaël Wamen, Strasbourg la semaine dernière, on a vu des actes de vandalisme »

L’interview prend ainsi le tour d’un rappel à l’ordre public. Un ordre public que certains journalistes - suivant en cela l’exemple désormais inoubliable de David Pujadas face à Xavier Mathieu - prétendent contribuer à maintenir… Les salariés en lutte sont-ils des vandales belliqueux ? Clark semble suivre la trace de son confrère quand il lançait à Xavier Mathieu : « On comprend bien sûr votre désarroi, mais est-ce que ça ne va pas trop loin ? Est-ce que vous regrettez ces violences ? »

Mais à l’instar de Xavier Mathieu, Mickaël Wamen ne se laisse pas faire. Il rappelle que c’est un salarié qui a perdu un œil dans les échauffourées avec les forces de l’ordre, et finit par fustiger un gouvernement dont la politique, parce qu’elle est marquée par un déploiement policier répressif, est « pire que Sarkozy ». Il s’attire alors une réplique immédiate destinée à souligner l’extrémisme attribué au syndicaliste : « Pire que Sarkozy ? Un gouvernement de gauche ? C’est pire qu’un gouvernement de droite ? »

Wamen a beau expliquer qu’il dénonce entre autres la criminalisation des actions syndicales et l’impunité des chefs d’entreprises, Pascale Clark l’invite, sous une forme faussement interrogative, à la modération : « François Hollande qui a confirmé hier une prochaine loi sur la reprise des sites rentables, la loi dite Florange, apparemment ça ne vous calme pas ? » Nul doute que Pascale Clark s’adressant à Laurence Parisot ne manquerait pas de lui dire : « François Hollande a annoncé la transposition dans la loi d’un certain nombre de revendications du MEDEF, apparemment ça ne vous calme pas ? »

Et comme Wamen ne « se calme pas » et soutient vigoureusement que, à ses yeux, la politique du gouvernement est incohérente, Pascale Clark après un long soupir conclut l’intervention du syndicaliste par ce fin commentaire : « Vous les aimez pas beaucoup finalement. » Le conflit, une question d’affect, « finalement » !

Mais le réquisitoire n’est pas terminé, et la procureure de France Inter lance à l’accusé : « Mickaël Wamen, vous avez choisi la ligne dure à la CGT, cinq ans que vous refusez la reprise par le groupe américain Titan pour la partie pneus agricoles. » Et d’ajouter sur un ton désapprobateur : « 500 emplois seraient sauvés, vous dites toujours les 1173 salariés ou rien ? »

Le délégué syndical précise-t-il que l’opposition sur les conditions d’une éventuelle reprise dure, non pas depuis cinq ans, mais depuis trois ans ? La procureure, agacée mais magnanime, lui concède :« Bon, trois ans, je vous les accorde... ». Mickaël Wamen indique que ce n’est pas la CGT mais la justice qui bloque la reprise de Titan. Mais sur cet aspect de son réquisitoire, Pascale Clark ne reviendra pas…

Elle se contente de poser une ultime question : « Dernière chose, Mickaël Wamen, que se passera-t-il en marge du comité d’entreprise exceptionnel de Goodyear, est-ce que vous comptez, vous les manifestants, entrer dans Paris ? » De quoi parle-t-elle ? D’une marche de Rambouillet à Notre-Dame ? Se souvient-elle de la chanson interprétée par Serge Reggiani « Les loups sont entrés dans Paris » ? Imagine-t-elle qu’une foule de vandales belliqueux va fondre sur la capitale (et peut-être sur les locaux de France Inter) pour pendre les aristocrates à la lanterne ?

Wamen doit, une fois de plus, se défendre contre l’accusation de vouloir tout casser : « Ecoutez pour l’instant on n’est pas pour entrer dans Paris ou quoi, on est devant le siège social de Goodyear, avec 700 salariés, qui sont motivés à garder leur emploi, certainement pas rentrer dans le jeu de la direction et des autres qui disent aujourd’hui qu’on est des casseurs. » Des « autres » ? Suivez son regard…

La fin de l’interview est à la hauteur de son déroulement. Alors que Wamen souligne la fierté des salariés mobilisés, Clark le coupe une fois, puis lui lance un long « Merciiii » pour congédier l’ouvrier (qui aura tout juste le temps de terminer sa phrase), avant de conclure en beauté :
- « Le délégué CGT de Goodyear Amiens Nord Mickaël Wamen,très en forme, merci et bonne journée, Patrick Cohen.  »

Et Patrick Cohen « très en forme » d’apporter son soutien à la journaliste malmenée :
- « Merci Pascale Clark et à tout à l’heure 9h10 par qui allez-vous vous faire engueuler à 9h10 ?  »

Assis au chaud derrière son micro, le présentateur de France Inter disqualifie comme une engueulade les réponses sans complaisance d’un syndicaliste en lutte qui répond depuis un site entouré par un important dispositif policier.

Frédéric Lemaire et Henri Maler