mercredi 31 août 2011

Repas de solidarité avec les Sorins de Montreuil !

Les Sorins organisent, tous les mercredis, un repas de solidarité avec de très bonnes assiettes à prix libre, musique et convivialité.

Ils sont désormais sur le terrain de football près du boulevard Chanzy à Montreuil et sont toujours très motivés, les points infos ont lieu tous les jours à 18 heures.

Ci-dessous, leur tract de fin juillet qui explique leur situation.

Plus d'infos à suivre.

La Cause du Peuple



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Chassés de partout, toujours debout

Nous habitions le bâtiment situé au 94 rue des Sorins à Montreuil depuis 2008. Plus de 300 personnes : jeunes travailleurs, familles avec enfants, certains ont des papiers d'autres non. Le lieu était vaste, c'était une ancienne usine, nous l'avions occupée pour ne pas dormir dehors. Menacés d'expulsion depuis mai 2010 nous avons été expulsés le samedi 30 juillet, à 7 heures du matin, par une armada policière composée de 50 fourgons qui a occupé le quartier toute la journée.

Alors que nous avions vécu des années sans eau, une convention avait été passée récemment avec la ville, le fournisseur d'eau et nous, et immédiatement nous avions commencé à équiper le bâtiment de sanitaires, inextants juqu'alors. Ces travaux nous les avons payés de notre poche : 5 300 euros pour l'installation des douches et des toilettes, pour l'approvisionnement d'eau dans tout le bâtiement et pour augmenter le nombre de sortie de secours. Des mois auparavant nous avions déjà fait pour 3080 euros de travaux pour mettre l'électricité aux normes et des démarches étaient en cours avec EDF concernant l'arrivée élecrtique au compteur. À la veille de l'expulsion, le vendredi 29 juillet, nous avions lancé un appel aux responsables de la mairie pour venir voir les travaux que la mairie avait elle-même exigés de nous. Le lendemain, tôt le matin nous avons été expulsés de notre logement.

Lors de l'expulsion, après nous avoir trié entre ceux ayant des papiers et ceux n'en ayant pas, la préfecture, par souci de nous diviser, a proposé des relogements de 15 jours à des familles, que certaines ne pouvaient qu'accepter. Une proposition à laquelle l'assemblée des habitants étaient majoritairement opposée, comme une offense à la forte solidarité qui existe entre nous. Le bras droit du préfet a même osé donner à choisir à l'un de nos délégués entre l'hôtel dans le silence ou le Mali avec fracas. Nous considérons que cette proposition n'était pas un moyen de répondre à cette situation, mais de la faire disparaître dans le mépris. La préfecture a d'ailleurs procédé à 80 interpellations. Au dernière nouvelle il semblerait que 12 habitants aient été placés en centre de rétention. Nous exigeons qu'ils soient libérés immédiatement.

Dans l'aprés-midi du samedi, les quelques soutiens des habitants de l'usine et des habitants des Sorins ont été pris dans une nasse policière qui a frappé sans raison, les personnes réunies, avec la volonté délibérée de procéder à des interpellations, sans accorder aucune considération au vice-consul du Mali, présent sur les lieux, qui tentait de négocier la libération immédiate du groupe piégé. Environ 80 personnes ont été ainsi emmenées au commissariat du 18ème, et relâchés relativement rapidement.

Nous, les habitants des Sorins, demandons depuis le début une table ronde avec la préfecture et la mairie, qui ne cessent de se renvoyer les responsabilités l'une à l'autre, mais qui sont fondamentalement d'accord pour nous faire disparaître, mais nous ne lâcherons rien, et exigeons toujours des relogements définitifs pour tous les habitants et la régularisation pour toutes et tous. Et vite !

Le collectif des habitants du 94 rue des Sorins

mardi 23 août 2011

15 ans après Saint Bernard : manifestation le 27 août à Paris


Nous reproduisons ici l'appel à une manifestation pour la régularisation des sans-papiers, 15 ans après la célèbre occupation de l'église St-Bernard.


15 ANS APRES SAINT-BERNARD, LA LUTTE DES SANS-PAPIERS CONTINUE PLUS QUE JAMAIS !

EN 2011 COMME EN 1996, UNE SEULE SOLUTION : RÉGULARISATION GLOBALE DES SANS-PAPIERS !

A l’été 1996, 300 sans-papiers occupent l’église Saint-Bernard, dans le 18e arrondissement de Paris. Ils réclament leur régularisation. Le 23 août, les policiers détruisent la porte à la hache et les expulsent des lieux. Pour protester, des dizaines de milliers de personnes défilent dans les rues et signent des pétitions contre les lois du ministre de l’Intérieur. DEPUIS, LA LUTTE DES SANS-PAPIERS S’EST INSCRITE DANS L’HISTOIRE DES LUTTES SOCIALES EN FRANCE. Grâce à de nombreuses actions et manifestations, ce combat a conduit à la régularisation de centaines de milliers de personnes (dont plus de 80 000 en 1997, et au moins 5 000 suite aux grèves des travailleur(se)s sans papiers de 2008).


SAMEDI 27 AOÛT 2011
MANIFESTATION À 13H
DÉPART : MÉTRO RÉPUBLIQUE



PAR LA LUTTE ET L’UNITÉ, LES SANS-PAPIERS ONT GAGNÉ DES VICTOIRES.
PAR LA LUTTE ET L’UNITÉ, ILS EN GAGNERONT ENCORE !

DROITS DEVANT !!

Communiqué des ex-occupants du 178 rue de Robespierre à Bagnolet

BAGNOLET :
NOUS LES EX-OCCUPANTS DU 178 RUE DE ROBESPIERRE
NOUS SOMMES TOUJOURS A LA RUE

Le 22 juillet 2011, nous sommes 26 personnes à avoir été expulsés du 178, rue de Robespierre, lieu occupé depuis une quinzaine d’années et racheté par la municipalité de Bagnolet en 2009. Nous n’avons jamais eu de proposition de relogement avant l’expulsion, et rien de concret depuis. Un mois après, alors que le bâtiment va être démoli le 22 août, nous, nous sommes toujours sur le trottoir avec le reste de nos affaires, devant le bâtiment où nous habitions.

Au 178 rue de Robespierre, nous vivions sans eau ni electricité. Des conditions inhumaines qui n’étaient pas de notre souhait mais que nous étions obligés de subir pour ne pas dormir à la rue, et malgré notre volonté d’avoir des conditions de vie meilleures. Les démarches pour le logement ne sont pas aisées pour quelqu’un qui ne remplit pas tous les critères administratifs nécessaires...

On nous a expulsés au motif que le lieu était insalubre à l’habitation et que la mairie avait un projet de construction de logements sociaux. C’est sûr, mais en attendant, nous, nous retrouvons à dormir dehors et sans certitude d’être relogés par la commune de Bagnolet, mandataire de notre expulsion. Au préalable, le 10 février 2010, soixante personnes avaient subi le même sort juste à côté de chez nous au 92, rue Victor Hugo. Aujourd’hui les logements ne sont toujours pas construits et le terrain reste vide.

Le bâtiment où nous avons vécu est aujourd’hui sur le point d’être démoli. Nous n’y tenions pas particulièrement mais aujourd’hui nous sommes toujours à la rue ! Nous voulons être régularisés et un relogement pour remedier à cette situation précaire que nous vivons depuis bien trop longtemps.

Nous appelons à la bonne volonté de tous pour nous soutenir et créer un collectif afin que nous obtenions gain de cause pour notre situation intolérable dans un pays de droits comme la France.

RASSEMBLEMENT LE LUNDI 22 AOUT A 10H DEVANT LE 178, RUE DE ROBESPIERRE

MARCHE EN DIRECTION DE LA MAIRIE DE BAGNOLET POUR RECLAMER UN RELOGEMENT D’URGENCE ET UNE SOLUTION DURABLE A NOS PROBLEMES

NOUS SOMMES PRESENTS CHAQUE JOUR
DEVANT LE 178 RUE DE BAGNOLET PASSEZ NOUS SOUTENIR

 RELOGEMENT ET REGULARISATION POUR TOUS

Collectif des expulsés du 178 rue de Robespierre - Bagnolet

« London Calling » essai de Mumia Abu-Jamal


Mumia Abu-Jamal propose un essai présentant ses réflexions sur les émeutes qui ont secoué l’Angleterre la semaine dernière. Mumia, surnommé « la voix des sans voix » est un activiste militant condamné à mort depuis 1982.



LONDON CALLING
Essai de Mumia Abu-Jamal
Après des décen­nies de tra­hi­son poli­ti­que du parti tra­vailliste et l’effron­te­rie des « Tories » (le Parti Conservateur Britannique) contre la classe ouvrière surge une classe furieuse pleine de ran­cœurs qui a secoué ce qui fut le centre de l’empire Global : Londres.

Les incen­dies se sont étendus à Birmingham, Croydon, Bristol, Liverpool et Tottenham, la mèche a pris par le même type d’agres­sion qui avait sus­cité les explo­sions des années 60 et 90 : la vio­lence poli­cière — cette fois employée contre un père de 20 ans avec ces 4 fils, Mark Duggan.

Mais bien que la vio­lence poli­cière fût l’étincelle, cela ne signi­fie pas que ce fut la raison prin­ci­pale. Les années de cou­pu­res bud­gé­tai­res, chô­mage, baisse dras­ti­que d’oppor­tu­nité éducative, et la pire mes­qui­ne­rie poli­ti­que face aux pau­vres, aux dépos­sé­dés, aux migrants et autres mar­gi­na­li­sés, ont laissé beau­coup de gens avec une saveur amer dans la bouge, spé­cia­le­ment dans une ville converti en centre finan­cier de l’Europe, où d’aucuns vivent une vie d’excès et d’abon­dance.

Comme nous pou­vions l’atten­dre, les poli­ti­ques se sont rués sur les micro­pho­nes et ont débité des phra­ses qui appor­tent à l’esprit des pré­tex­tes que leur cousin amé­ri­cain au pou­voir dans les années 60, ou les jus­ti­fi­ca­tions pour exo­né­rer les poli­ciers qui ont vio­lenté Rodney King, dont la sau­vage raclée avait amené à l’embra­se­ment du sud de la Californie en 1992.

« Ce sont des délin­quants, rien de plus. On ne parle pas des condi­tions socia­les ! »

« Ce sont des durs. Ce sont des voleurs, rien d’autre que ça ! » (la der­nière fois je me rendis compte, les voleurs ne bru­lent pas les lieux qu’ils volent).

Les incen­dies sont des ten­ta­ti­ves de des­truc­tion. Point : !

Durant le tumulte des années 60 le révè­rent Dr. Martin L. King, Jr, dit : « Dans le fond, un émeute est le lan­gage de ceux que l’on écoute pas ».

Jusqu’à aujourd’hui, ceux qui sont au pou­voir en Angleterre n’ont rien écouté !

Depuis le Couloir de la mort, c’est Mumia Abu-Jamal
10 Aout 2011.


Audio Gravé par Noelle Hanrahan www.pri­son­ra­dio.org
Collectif de sou­tien fr : www.mumia­bu­ja­mal.com

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Ci-dessous, une vidéo sur la révolte :


mardi 2 août 2011

Le squat de la rue des Sorins expulsé

Le squat de la rue des Sorins a été expulsé le 30 juillet par les flics. 

 

Voici le tract distribué le lendemain lors de la manif contre toutes les expulsions. Il n'y a toujours pas de nouvelles des personnes arrêtées et placées en centre de rétention. 

 

La Cause du Peuple



 

Chassés de partout, toujours debout

 

Nous habitions le bâtiment situé au 94 rue des Sorins à Montreuil depuis 2008. Plus de 300 personnes : jeunes travailleurs, familles avec enfants, certains ont des papiers d’autres non. Le lieu était vaste, c’était une ancienne usine, nous l’avions occupée pour ne pas dormir dehors. Menacés d’expulsion depuis mai 2010 nous avons été expulsés le samedi 30 juillet, à 7 heures du matin, par une armada policière composée de 50 fourgons qui a occupé le quartier toute la journée.

Alors que nous avions vécu des années sans eau, une convention avait été passée récemment avec la ville, le fournisseur d’eau et nous, et immédiatement nous avions commencé à équiper le bâtiment de sanitaires, inextants juqu’alors. Ces travaux nous les avons payés de notre poche : 5 300 euros pour l’installation des douches et des toilettes, pour l’approvisionnement d’eau dans tout le bâtiement et pour augmenter le nombre de sortie de secours. Des mois auparavant nous avions déjà fait pour 3080 euros de travaux pour mettre l’électricité aux normes et des démarches étaient en cours avec EDF concernant l’arrivée élecrtique au compteur. À la veille de l’expulsion, le vendredi 29 juillet, nous avions lancé un appel aux responsables de la mairie pour venir voir les travaux que la mairie avait elle-même exigés de nous. Le lendemain, tôt le matin nous avons été expulsés de notre logement.

Lors de l’expulsion, après nous avoir trié entre ceux ayant des papiers et ceux n’en ayant pas, la préfecture, par souci de nous diviser, a proposé des relogements de 15 jours à des familles, que certaines ne pouvaient qu’accepter. Une proposition à laquelle l’assemblée des habitants étaient majoritairement opposée, comme une offense à la forte solidarité qui existe entre nous. Le bras droit du préfet a même osé donner à choisir à l’un de nos délégués entre l’hôtel dans le silence ou le Mali avec fracas. Nous considérons que cette proposition n’était pas un moyen de répondre à cette situation, mais de la faire disparaître dans le mépris. La préfecture a d’ailleurs procédé à 80 interpellations. Au dernière nouvelle il semblerait que 12 habitants aient été placés en centre de rétention. Nous exigeons qu’ils soient libérés immédiatement.

Dans l’aprés-midi du samedi, les quelques soutiens des habitants de l’usine et des habitants des Sorins ont été pris dans une nasse policière qui a frappé sans raison, les personnes réunies, avec la volonté délibérée de procéder à des interpellations, sans accorder aucune considération au vice-consul du Mali, présent sur les lieux, qui tentait de négocier la libération immédiate du groupe piégé. Environ 80 personnes ont été ainsi emmenées au commissariat du 18ème, et relâchés relativement rapidement.
Nous, les habitants des Sorins, demandons depuis le début une table ronde avec la préfecture et la mairie, qui ne cessent de se renvoyer les responsabilités l’une à l’autre, mais qui sont fondamentalement d’accord pour nous faire disparaître, mais nous ne lâcherons rien, et exigeons toujours des relogements définitifs pour tous les habitants et la régularisation pour toutes et tous. Et vite !

Le collectif des habitants du 94 rue des Sorins