Plus de 40 000 personnes dans les rues contre la hausse des frais de scolarité
RÉSISTER ET LUTTER JUSQU’AU BOUT!
En ce samedi matin 14 avril, les journaux titrent avec la ministre de l’Éducation Line Beauchamp, qui ose dire que «nous ne cèderons pas à l’intimidation…»
On croit rêver. Alors que depuis le début du mouvement de grève
étudiante, la police multiplie les arrestations, que les universités
multiplient les injonctions, que le gouvernement force les institutions
scolaires à donner les cours malgré la grève, qu’il brandit chaque
semaine la menace d’annulation des sessions, qu’il nie désormais le
droit même des étudiants et étudiantes à utiliser le mot «grève» et
lance un nouveau «buzz» autour du mot boycott (allègrement repris
par les hyènes hurleurs de certains médias), voilà donc ce même
gouvernement qui ose se poser en défenseur des droits et de la justice
contre «l’intimidation» perpétrée par ces méchants et puissants
étudiantEs? Ont-ils donc, eux et elles des matraques dans leurs poches?
Ont-ils, eux et elles des bombes sonores à jeter à la face des flics?
Ont-ils donc lancé du poivre de Cayenne pour aveugler la pauvre
ministre?
On ne dit rien de la vraie menace physique d’une ligne
de police anti-émeute armée jusqu’aux dents. De l’agression réelle et
douloureuse des menottes qui serrent les poignets. Du poivre qui brûle
et des bombes sonores qui crèvent des yeux… Mais on s’indigne et on crie
à l’intimidation devant du cassage de vitre, des graffitis et des
bureaux renversés dans un local de ministre vide? On ferme les yeux sur
la violence de toutes ces grasses compagnies capitalistes – Aveos,
Electrolux, Quebecor, Rio Tinto Alcan, SNC Lavalin et on en passe – qui
exploitent sans scrupules au nom du profit ailleurs dans le monde, qui
mettent sauvagement à pied ou en lock-out des centaines, des milliers de
travailleurs et travailleuses… mais on jette les hauts cris pour de la
peinture déversée par des étudiants en colère dans un local de
l’Université de Montréal? Honte à tous ces ministres, honte à cet État
hypocrite, honte à ce système corrompu qui nous fait passer des vessies
pour des lanternes.
Ce qu’il y a de formidable avec la
mobilisation qui dure, avec la résistance, avec la colère devant
l’injustice, c’est qu’elles agissent comme autant de révélateurs de
l’hypocrisie bourgeoise et de la déconnexion hallucinante de ces élites
politiciennes enfermées dans leurs bureaux à Québec, qui ne savent que
s’agenouiller aux pieds de leurs amis capitalistes qui les achètent à si
bon marché. Ce qu’il y a de formidable avec la mobilisation, la
résistance et la colère devant l’injustice, c’est qu’elles exposent dans
toute leur grossièreté, la complicité éhontée et la servilité des
«élus» bourgeois envers les compagnies. Elles montrent du doigt le rôle
réel de la police, de la justice et des lois, qui est, dans le système
capitaliste actuel, de réprimer les masses et d’inventer de nouvelles
lois pour mieux imposer les dictats de la minorité sur la grande
majorité de la population.
Mais de quoi ont-ils peur? Ils ont peur
de nous! Ils ont peur de la majorité, qu’elle s’appelle étudiante,
travailleuse, immigrante, autochtone, sans emploi, exploitée; ils ont
peur des masses en action, de la foule qui dit non. Par dessus tout, ils
ont peur de perdre leur pouvoir!
Donnons-leur raison et
continuons à leur faire peur jusqu’au bout! Le mouvement étudiant et la
lutte exemplaire qu’il mène depuis des semaines contre la hausse des
frais de scolarité constituent une expérience de lutte, de mobilisation
et de combat politique historique, dont il faut absolument s’enrichir
pour l’avenir. Pour qu’elle soit organisatrice, mobilisatrice et
formatrice pour l’avenir, elle doit être une expérience… victorieuse!
Elle doit se continuer avec toute la fermeté qui s’impose, pour
démontrer que c’est par la lutte sur notre terrain – celui de la rue,
celui de la démocratie populaire et non par le parlement et les lois
bourgeoises – que le combat pour transformer ce monde pourri peut être
remporté.
Ce serait immense, même si ce n’était qu’une victoire
temporaire. Car il faudra plus, bien plus pour venir à bout de ce
système. Mais ce serait déjà une immense expérience, riche et porteuse
d’espoir. À nous tous et toutes d’en faire le début d’autre chose. Le
début de l’organisation et de la mobilisation politique des masses
populaires, travailleuses, étudiantes, immigrantes à une vaste échelle,
pour un projet commun ambitieux: celui de défaire pour de bon la
bourgeoisie et le capitalisme, celui d’instaurer une véritable
démocratie populaire, au service de la majorité!
Travailleurs, travailleuses, appuyons les étudiants et étudiantes jusqu’au bout!
ProfesseurEs, refusons les diktats de ces lois hypocrites, sortons avec le mouvement étudiant!
Ne cédons pas devant l’intimidation, poursuivons tous et toutes la mobilisation!
Le Bureau d’information politique
Le 14 avril 2012
Le 14 avril 2012
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