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Depuis
hier, une importante lutte se mène à Clermont-Ferrand sur le front du
logement. En effet, lundi matin, ce sont 360 demandeurs et demandeuses
d'asile, jusque là hébergé-e-s (entassé-e-s) à l'hôtel, qui se sont
retrouvés à la rue. La cause officielle est un manque de subvention à
l'association gestionnaire du 115 qui par défaut de moyen ne peut plus
«assumer» leur hébergement.
Alors que l'agonie
budgétaire du 115 était prévisible, rien n'a été prévu par la Préfecture
pour leur trouver une solution de relogement, pas même un gymnase n'a
été ouvert, et ce alors même que les enfants des nombreuses famille
présentes effectuaient leur rentrée aujourd'hui.
Depuis
leur expulsion des hôtels, la résistance s'organise. Cela fait deux
jours que nous occupons la place de Jaude, place centrale et commerçante
de Clermont Ferrand où se construisent en ce moment même d'inutiles
nouveaux magasins et immeubles de bureaux.
La
solidarité populaire se met en place, et des infrastructures de
fortunes ont été installées par les militants et les demandeurs d'asiles
pour acceuillir les 360 personnes qui dorment aujourd'hui à la rue.
Lundi
soir nous avons décidé d'occuper l'église des Minimes afin que les
familles puissent dormir au chaud. Durant la nuit de lundi a mardi,
alors que tous le monde dormait, les occupants de l'église ont été pris
pour cible (par qui ? Des fasicstes ou des policiers?). Ces derniers ont
réussi à s'introduire à l'intérieur en forçant une porte et tenté de
faire démarrer un incendie. Heureusement la vigilance de tous a permis
d'évacuer les lieux et d'éteindre le feu. Cependant les 360 personnes
ont fini à la rue.
Malgré
ces intimidations la lutte continue, la place de Jaude est restée
occupée Mardi. Une manifestation a rassemblé entre 500 et 700 personnes
pour réclamer des logements décents pour tous.
Face à cette situation,
les attaques réactionnaires n'ont d'égal que le cynisme de la
préfecture, de la mairie et du Conseil Général.
Quand
la lutte s'organise dans l'unité, l'Etat cherche à nous diviser, nous
disperser afin de nous affaiblir et de faire baisser la tete à tous.
Face à cela la détermination des familles et des militant-e-s reste sans
faille et tous sont décidé-e-s à ne pas accepter les solutions de
relogement précaires et au cas par cas. Avec eux et elles, nous exigeons
un relogement pérenne. Hors de question que des familles retournent
s'entasser avec leurs enfants dans des chambres d'hôtel sans aucun
mobilier, en attendant la prochaine expulsion.
Cette
situation n'est pas une catastrophe sociale, mais bien un crime de plus
de ce système capitaliste. Les classes populaires, qu'elles soient
originaires de l'Etat Français, ou bien immigrées subissent
l'exploitation. Quand elles ne crèvent pas dans les usines, elles
dorment dans les rues. Manque de moyens nous dit on? Pourtant le Parti
Socialiste, représentant actuel de la bourgeoisie française, sait
trouver de l'argent quand il s'agit de mener des guerres impérialistes
au Mali ou en Syrie. Nous exigeons l'acceptation de leur statut de
réfugié-e-s. Il sait débloquer les fonds nécéssaires pour entretenir ses
chiens de gardes, ses flics, ses juges et autres garant-e-s de l'ordre
social établi. D'un côté, les exploiteurs au pouvoir sont capables de
sortir des millions d'euros pour renflouer les capitalistes qui sont
responsables de la crise. De l'autre, ils sont incapables de loger dans
des conditions correctes les hommes et les femmes qui fuient leurs pays
que les différents impérialismes ont rendu invivables.
Face aux crimes de la
bourgeoisie, notre lutte ne doit pas être humanitaire. Bien sûr la
situation est tragique mais nous ne sommes pas des bonnes soeurs, des
âmes charitables qui rachètent leur conscience en gérant la misère. Pour
nous cette lutte est politique, c'est un combat contre le système
capitaliste et l'ensemble des horreurs qui en découlent. Sur le front du
logement, nous ne pensons pas que l'Etat puisse garantir des logements
pour tous et toutes, qu'un jour il sera capable de mener des politiques
de réquisition conséquentes des appartements vaquants. Car nous savons
pertinemment que la spéculation immobilière, qui permet d'investir des
capitaux et de générer du profit, est inhérente au système capitaliste,
et qu'elle est basée sur une pénurie organisée dont patissent les plus
précaires d'entre nous. C'est à nous de nous organiser, de rester
uni-e-s et solidaires pour réquisitionner les logements vides et exiger
de l'Etat qu'il accepte ces réquisitions.
La
victoire ne se quémande pas, elle s'arrache par la lutte. C'est par
notre lutte à Clermont-Ferrand que les 360 demandeurs d'asiles
arracheront la dignité dont ils et elles ont été privé-e-s, c'est
seulement ainsi que nous pourrons relever la tête et prendre nos
affaires en main.
FACE A LA CRISE DU LOGEMENT, A LA FERMETURE DU 115 ET AUX ATTAQUES FASCISTES
ORGANISONS LES REQUISITIONS ET L'AUTO-DEFENSE POPULAIRE
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