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ÉDITO
La Cause du Peuple n’est pas parue depuis le mois de mai. Avions-nous abandonné la lutte contre la bourgeoisie ? Bien sûr que non ! D’ailleurs sur notre blog, à travers des tracts, on pouvait voir que nous étions présents sur le terrain de la lutte des classes.
Nous avons lutté aux côtés des ouvriers de PSA qui ont occupés leur usine pendant plusieurs mois pour conserver leur emploi. Nous avons comme eux beaucoup appris. Nous avons soutenu les ouvriers de Goodyear, manifesté aux côtés des autres forces antifascistes pour rendre hommage à Clément Méric, avons soutenu la Révolution en Inde, soutenu les initiatives pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Bref, la Cause du Peuple n’est pas morte ! Ces derniers mois, c’est juste que le travail de terrain a pris le pas sur la rédaction du journal.
Au premier trimestre 2013 a commencé un travail intense pour accélérer le processus d’unification des communistes maoïstes de France, qui s’était amorcé lors de la réunion internationale de soutien à la Guerre Populaire en Inde à Hambourg en novembre 2012. Ce processus s’est renforcé durant la lutte des ouvriers de PSA, puis au cours de la semaine de formation organisée par le PCmF et l’OC-Futur Rouge cet été. C’est cette dynamique qui va permettre de mettre en place dans plusieurs villes en France des comités du Front Révolutionnaire Anticapitaliste/Antifasciste et Populaire (FRAP) et de développer le contenu et la diffusion de la Cause du Peuple.
La lutte exemplaire des ouvriers de PSA a été une lutte de classe exemplaire à bien des égards. Les ouvriers syndiqués (principalement à la CGT) et aussi à Sud, n’ont pas pris les décisions seuls, mais ont unis les ouvriers syndiqués et non-syndiqués dans un comité de lutte, les décisions étant prise en assemblée générale des grévistes. Les pressions patronales ont été de toutes sortes (chantage, menace de mise à pied, licenciement, etc.) sans compter « l’embauche » de cadres d’autres usines comme garde-chiourmes chargés de surveiller et ficher les grévistes, intimider les non-grévistes et empêcher qu’il y ait une grève massive. L’organisation interne a été particulièrement poussée, les tâches de chacun définies. Une association a été formée, ce qui a permis d’organiser le financement de la grève et de verser un salaire minimum de compensation aux grévistes grâce à l’argent de la solidarité. Les grévistes de PSA ont multiplié les interventions sur les autres usines du groupe, mais n’ont pas réussi à ce que la grève s’étende à l’ensemble des usines du groupe, voire à d’autres secteurs de l’automobile et au-delà. Néanmoins, des graines ont été plantées.
La convergence des usines en lutte n’est pas suffisante, car quand la grève est finie, quand il n’y a pas fermeture de l’usine, chacun retourne à sa structure syndicale ou reste non-syndiqué, les liens entre ouvriers se desserrent. Quand l’usine est fermée, chacun se recase comme il peut. De plus, les autres usines qui n’ont pas été en lutte n’ont pas de lien entre elles, de comité de base unitaire.
Comme on peut l’observer, les centrales sont fortement critiquées parce qu’elles ne sont pas d’accord avec la création de comités unissant syndiqués et non-syndiqués, pas plus qu’elles ne sont d’accord avec les liaisons horizontales entre travailleurs. Cette situation pose la question d’un organisme permanent au niveau national ayant pour charge d’organiser la résistance contre le patronat et contre l’Etat dans une première étape. En clair, il nous faut un Front Ouvrier Révolutionnaire qui unisse au-delà des structures syndicales et de la diversité des secteurs et situations professionnelles tout en les prenant en compte.
La classe ouvrière ne doit pas être isolée des autres couches populaires, mais être l’élément dynamique du Front Uni, du FRAP.
Le gouvernement PS qui dirige aujourd’hui l’Etat capitaliste, poursuit la même politique de liquidation des conquêtes sociales que ses prédécesseurs par des tripatouillages ayant pour objectif de faire payer la note aux plus démunis (retraités, jeunes, couches intermédiaires, etc.), en augmentant la TVA, la CSG, les impôts, en allégeant par diverses méthodes les charges patronales. L’accord flexi-sécurité, dit ANI, permet la flexibilité du travail, c’est-à-dire la facilité du licenciement, la réduction du temps de travail avec baisse de salaire imposée aux travailleurs ou augmentation du temps de travail sans augmentation salariale, etc.
Soit disant pour combattre la délinquance produite par la montée massive du chômage et de la misère, l’Etat renforce sa police, fiche la population par le croisement des fichiers, les communications Internet, les portables, le fichage sélectif des goûts, idées de chacun, les cartes diverses, etc.
Outre la montée du fascisme (FN et groupes fascistes et nazis violents et radicalisation de la bourgeoisie), on assiste à la pénétration de l’idéologie du FN : islamophobie au nom de la lutte contre le terrorisme, xénophobie contre les Rroms, utilisation des préjugés pour diviser la classe ouvrière, homophobie, anticommunisme en toile de fond. Une partie de la droite reprend à son compte ces idées, notamment en mobilisant contre le mariage pour tous où se sont illustrés violemment les groupes fascistes et néo-nazis.
Le gouvernement PS, non content d’être celui de la « réforme » du capitalisme contre les conquêtes et les intérêts des travailleurs, est celui du renforcement de l’appareil d’Etat policier. Par ses mesures antisociales et son incapacité à résoudre la crise, il est en partie responsable de la montée du fascisme, il creuse le lit du fascisme.
Le gouvernement PS, socialiste en paroles mais impérialiste dans les faits, agit comme la droite. Avec l’impérialisme américain dont il est un chien courant, il est prêt à partir dans une guerre aventureuse en Syrie, à la grande joie des marchands de canons tels les Dassault et compagnie. Ce gouvernement soutient les manipulations de l’impérialisme américain prenant pour prétexte l’utilisation des armes chimiques, qui ont servi à l’époque à Bush pour envahir l’Irak et éliminer un dictateur rebelle. L’invasion de l’Irak a créé le chaos que l’on sait, opposant sunnites et chiites.
En Egypte et en Tunisie, les islamistes ont succédé aux anciens chiens de garde et ont voulu imposer leur doctrine au peuple révolté contre la misère. Les masses populaires (laïcs ou croyants unis) se sont dressées contre la doctrine des islamistes. Cela continue en Tunisie. En Egypte, l’Armée a fait un coup d’Etat, a repris la situation en main et réprime violemment les islamistes. Elle en profite pour mettre au pas les comités populaires opposés aux islamistes dans les quartiers.
Comme nous l’avons vu, ce qu’il manque chez nous, comme dans les pays arabes ou dans d’autres pays, c’est une direction politique ayant une stratégie révolutionnaire pour en finir avec la bourgeoisie impérialiste et les chiens de garde de tout acabit, c’est un Front Uni du Peuple contre le capitalisme et la montée du fascisme, c’est aussi avoir une organisation capable de combattre l’ennemi. L’histoire nous enseigne que sans direction, sans un Parti communiste réellement révolutionnaire, les luttes de la classe ouvrière et du peuple sont récupérées par la réaction et les réformistes qui maintiennent la dictature de la bourgeoisie contre ceux qui produisent. La bête immonde du fascisme n’est pas morte et grandit au fur à mesure que la crise se développe, que la répression et que les interventions militaires frappent celles et ceux qui se soulèvent contre la domination impérialiste.
Cette direction existe ou est en train de se former : en Inde sur un tiers du pays et aux Philippines, la guerre populaire dirigé par le PC maoïste se développe ; elle se poursuit au Pérou ; se prépare au Bengladesh, au Manipur ; dans différents pays d’Amérique du Sud, dans plusieurs pays d’Europe, mais aussi au Maroc et en Tunisie, des partis maoïstes se reconstruisent.
Continuons et développons la dynamique,
créons partout des comités du FRAP !
créons partout des comités du FRAP !
SOMMAIRE
Arrêtons l’hécatombe, passons à l’offensive (p.3)
Solidarité avec les ouvriers de Michelin (p.5)
Lutte pour le logement
Clermont-Ferrand (p.5)
Analyse
FdG : entre contradictions et tromperie (p.7)
Antifascisme
Derrière le fascisme se cache le Capital (p.9)
Communiqué AFA-Paris Banlieue (p.10)
Sur l’islamophobie (p.10)
Rafle à Barbès (p.11)
Les Rroms à Vaulx-en-Velin (p.13)
(in)Justice de classe
Libérez Georges Abdallah (p14)
Anticolonial
Sur la Réunion et l’anicolonialisme (p.14)
International
Mobilisation au Brésil (p.15)
Répression en Inde (p.17)
Contre l’intervention en Syrie (p.19)
Grève de la faim au Maroc (p.21)
Culture
Histoire de l’immigration (p.21)
Diaz : un crime d’Etat (p.23)
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