JEUDI 21 FEVRIER 2013
Dans le cadre de la semaine anticoloniale, une trentaine de
personnes se sont réunies rue de Plaisance (Paris 14é) pour rendre hommage aux
résistants de la Main-d'œuvre immigrée (MOI), à Missak Manouchian et à
son épouse Mélinée (également engagée dans la résistance contre l'occupant
nazi).
Les photos ont été prises devant l'immeuble où le couple a
vécu jusqu'à l'arrestation par la police française de Missak en 1943.
L'adaptation musicale par Léo Ferré du poème « L'Affiche
rouge » de Louis Aragon fut diffusée. Une émotion certaine s'est dégagée
des visages... Plusieurs intervenants ont pris la parole.
Missak Manouchian, ouvrier, poète et communiste arménien, a
perdu son père lors du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement
et les militaires turcs. Il aura donné sa vie pour la cause de la Révolution.
D'ABORD EN TANT QU'OUVRIER...
Missak et son frère Karabet arrivent à Marseille en 1925.
D'abord menuisier, il monte à Paris pour travailler comme tourneur aux usines
Citroën. Missak doit subvenir aux besoins des deux frères, Karabet étant
gravement malade. Ce dernier meurt deux ans après. Lui, sera licencié au moment
de la grande crise capitaliste des années 1930. Missak fréquente les
universités ouvrières de la CGT. Il adhère au Parti communiste en 1934, suite
aux manifestations fascistes du 06 février orchestrées par les ligues d'extrême
droite. A cette même période, il se joint au Comité de secours pour
l'Arménie (HOK). Ce comité aura pour but de collecter des ressources au
sein de la diaspora arménienne afin d'aider la jeune République socialiste.
L'Arménie soviétique (tout comme le reste de l'URSS) est, en effet, sous le
joug du blocus des alliés impérialistes.
...PUIS EN FERVENT RESISTANT ANTIFASCISTE.
Après la trahison collaborationniste, Missak Manouchian
redevient ouvrier. Il est arrêté pour la deuxième fois en juin 1941. Après sa
libération, il est responsable de la section arménienne de la MOI
(clandestine). En 1943, il intègre les Francs-tireurs et partisans –
Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) de Paris. Au mois de juillet de la même
année, il en est le commissaire technique.
Les FTP-MOI rassemblent des résistants italiens, polonais,
juifs hongrois et roumains, espagnols et aussi français. Cette armée d'ouvriers
conscients et de combattants aguerris (certains ont servi dans les Brigades
internationales) va infliger de sérieuses pertes à l'occupant nazi. Dans Paris,
dès la fin 1942, l'on comptera, en
moyenne, une opération armée tous les deux jours (sabotages, attentats,
déraillements de trains,...).
Le 28 septembre 1943, les « terroristes » de l'Affiche
Rouge liquident Julius Ritter, le responsable du Service du travail
obligatoire (STO) en France et général SS.
Le groupe Manouchian est arrêté en novembre 1943, trahi par
un renégat. Les membres seront condamnés à mort le 21 février 1944 et exécutés
au Mont-Valérien (dans la proche banlieue ouest de Paris). Olga Bancic, seule
femme du groupe, sera décapitée en Allemagne le 10 mai 1944.
L'AFFICHE ROUGE : QUELLES SIGNIFICATIONS AUJOURD'HUI ?
A l'heure où la terreur raciste s'intensifie contre les
travailleurs immigrés, à l'heure où le fascisme progresse à grands pas, le
combat héroïque de ces courageux militants doit-être connu de tous/tes. Mais
les commémorations ne suffisent pas : avec la crise générale du
capitalisme, le plus dur reste devant
nous. En avant !
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