Les ouvriers en lutte de PSA se sont rendus nombreux ce matin au Tribunal de Grande Instance de Versailles (voir plus bas Assignation au tribunal de Versailles). A la sortie du tribunal, une assemblée générale s'est tenue. Puis, les ouvriers sont partis en manif mais les flics étaient là et les ont gazés et tabassés. Malgré cela, ils sont repartis de plus belle en scandant leurs slogans et ont pris la route de l'usine, où une autre assemblée générale a eu lieu. L'audience est reportée au 8 avril 2013.
Voici donc la lettre d'information du jour :
Lettre d'information n°11
26/03/2013
Nous sommes en grève depuis le 16 janvier. Et à l’époque, bien peu d’entre nous auraient parié que cela devait durer autant. Depuis, nous avons fait face à tout : les vigiles et les dizaines de cadres déployés par la direction pour nous intimider ; le licenciement de camarades, pour des motifs aussi lamentables que « jet d’œuf » ou « joue du tambour » ; la presse, qui nous a traités de « voyous » ; le gouvernement, solidaire de la direction de PSA ; les convocations de copains à la sûreté territoriale, avec la menace de poursuites judiciaires ; les CRS qui nous accompagnent dans tous nos déplacements, etc.
Mais rien de cela ne nous fait céder, pour une raison simple et juste : nous cherchons à sauver nos emplois, et nous défendons nos camarades sanctionnés par des patrons aussi dénués de scrupules que cupides.
La production toujours paralysée
Depuis le 16 janvier, aucune C3 n’est sortie des chaînes de production. La direction en a perdu plus de 21 000.
Vendredi 22 mars, elle a annoncé qu’à partir du 8 avril, elle allait mettre au chômage l’équipe du soir pour quatre semaines. Une décision qui masque difficilement son échec de remettre en route la production depuis le 16 janvier. Du coup, elle voudrait faire payer la moitié des salaires d’avril par l’Etat.
C’est pourtant simple, si elle veut sa production, la direction n’a qu’à nous garantir un CDI et lever toutes les sanctions disciplinaires.
« Cinq syndicats sur six », vraiment ?
La direction de PSA et le ministre Montebourg ont répété que cinq syndicats sur six auraient validé le plan social de PSA. Vraiment ? Au Comité central d’entreprise du 18 mars, la CFTC, FO, la CGC et le SIA ont en effet approuvé le plan de la direction, tandis que la CGT votait contre. Mais la CFDT s’est divisée, deux de ses représentants votant non, tandis qu’un s’abstenait – une petite gifle pour la direction de PSA.
Surtout, les représentants centraux des syndicats ne représentent pas les salariés d’Aulnay, où les organisations engagées dans la grève contre la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois totalisent 55 % des voix dans le 1er collège (ouvriers et employés) : CGT 36,5 %, SUD 12,5% et CFDT 6%. En deux jours, une pétition à Aulnay a recueilli 1000 signatures contre le plan social. Les notions de « majoritaire » et de « minoritaire » sont donc à revoir !
Rassemblement devant le siège PSA
Lundi 18 mars, c’est à plusieurs centaines que nous nous sommes rendus devant le siège de PSA à l’occasion du Comité central d’entreprise qui s’y tenait. Afin de dire que pour nous, le PSE (« Plan de sauvegarde de l’emploi »), c’est-à-dire le plan de licenciements, c’est toujours non !
Montebourg rate le train de l’Innovation
Mardi 19 mars, une centaine de grévistes ont profité de l’occasion de l’inauguration du « train de l‘innovation » pour interpeller Montebourg sur le silence complice du gouvernement concernant la préparation de milliers de licenciements à PSA et concernant le refus du gouvernement de nommer un médiateur dans le conflit d’Aulnay.
Courageusement, Montebourg s‘est réfugié dans un restaurant de la gare de Lyon. Les salariés réclamaient simplement qu’il s’explique naturellement devant eux ou au moins qu’il les reçoive en présence de la presse.
Refus du ministre, qui préfère visiblement les plateaux de télé au dialogue avec les salariés en grève depuis 10 semaines, en présence de la presse.
La caisse de grève
Au 24 mars, 220 000 euros étaient dans la caisse de grève. Un grand merci aux nombreux travailleurs qui nous soutiennent et qui nous aident, ainsi, à tenir bon face à PSA !
Assignation au tribunal de Versailles
A la demande des syndicats CGT de toutes les usines PSA, la Fédération CGT de la Métallurgie a attaqué PSA en justice pour insuffisance du PSE. L’audience aura lieu mardi 26 à 10h, au tribunal de grande instance de Versailles (5 place André Mignot). A cette occasion, nous organisons un rassemblement. Tous les amis de la grève sont invités. Venez nombreux !
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