No comment....
« En trente ans de boîte, c’est la première fois que je vois ça », assure un salarié. Mercredi, pourtant, des chefs d’équipe de l’usine PSA Peugeot-Citroën (Aulnay-sous-Bois) ont été chargés d’aller contrôler les cartes de séjour des ouvriers étrangers travaillant sur la ligne de montage.
Ils en avaient apparemment reçu la consigne par mail, sans autre explication. Les opérateurs de l’équipe du matin ont donc eu droit à cette étrange tournée… qui a repris auprès de leurs collègues de l’après-midi. Non sans susciter une certaine émotion, dans une usine où règne déjà la crainte d’une fermeture d’ici à 2014. « Un salarié sénégalais m’a appelé, un chef venait de lui demander sa pièce d’identité pour en faire une photocopie, raconte Mohamed Khenniche, délégué SUD. Je suis allé lui demander pourquoi il faisait cela. Il m’a juste dit qu’on le lui avait demandé. Il était un peu gêné, et face à nos protestations il a renoncé. »
Ils en avaient apparemment reçu la consigne par mail, sans autre explication. Les opérateurs de l’équipe du matin ont donc eu droit à cette étrange tournée… qui a repris auprès de leurs collègues de l’après-midi. Non sans susciter une certaine émotion, dans une usine où règne déjà la crainte d’une fermeture d’ici à 2014. « Un salarié sénégalais m’a appelé, un chef venait de lui demander sa pièce d’identité pour en faire une photocopie, raconte Mohamed Khenniche, délégué SUD. Je suis allé lui demander pourquoi il faisait cela. Il m’a juste dit qu’on le lui avait demandé. Il était un peu gêné, et face à nos protestations il a renoncé. »
Dans la foulée, le syndicat SUD publiait un tract hier, déniant à l’entreprise le droit « d’effectuer les contrôles au faciès », et annonçant son intention de saisir la justice. Indigné, le délégué CGT Jean-Pierre Mercier dénonce de son côté « un vrai scandale, et une provocation de plus de la part d’une direction qui fait face à la mobilisation des salariés contre la fermeture de l’usine ». Les syndicalistes s’interrogent désormais sur la légalité de la démarche.
La direction affirme être dans son rôle : « L’employeur a l’obligation légale de vérifier que les gens ont des papiers en règle, sinon il risque lui-même des poursuites pénales. Nous procédons à ce type de vérification tous les deux ans », indique une porte-parole, selon laquelle un ouvrier sur quatre dans l’usine n’a pas la nationalité française. La loi oblige effectivement une entreprise à vérifier, au moment de l’embauche, que son salarié est en situation régulière. Celle-ci le fait généralement auprès de la préfecture. Mais peut-elle solliciter ainsi ses employés, déjà embauchés, lorsqu’ils sont en poste ? « Pour tenir nos fichiers à jour, nous n’avons pas d’autre solution que de vérifier directement auprès des gens, afin de les assister dans leurs démarches de renouvellement s’ils sont en retard », ajoute cette porte-parole, qui reconnaît toutefois une « maladresse » dans l’exécution de la consigne.
Source : Le Parisien
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