Goodyear et répression d'Etat
Suite à la garde à vue d'hier de 6 ouvriers de Goodyear Amiens Nord, 4 passeront en jugement le 16 septembre prochain. 2 sont repartis sans poursuites. «La répression anti-syndicale du gouvernement continue (...). Pourquoi ces salariés au lieu des 400 qui étaient présents ?» « On pensait avoir vécu le pire sous Sarkozy, c'était sans compter sur l'équipe Hollande. » « Voilà la seule réponse du
gouvernement : tandis quelques-uns de nos camarades sont placés en
garde à vue, 1 170 autres attendent une solution et craignent pour leur
avenir. Hollande a oublié ses promesses électorales et le monde ouvrier,
» a déclaré Mickaël Wamen.
Cela tombe le jour où le gouvernement déclare être opposé à la loi d’amnistie sociale, visant à la base à relaxer les syndicalistes des poursuites qu'ils subiraient lors de conflits. Cette position du gouvernement est le fruit de la lutte de classe : les luttes s'aiguisent, la bourgeoisie fait tout pour que le conflit ne s'étende pas, le gouvernement sert les intérêts de la bourgeoisie plutôt que ceux des ouvriers. Xavier Mathieu a d'ailleurs affirmé ce matin que lorsqu'il avait entendu parlé Alain Vidaliès, main droite de Jean-Marc Ayrault : "Je croyais que j'entendais parler quelqu'un du MEDEF !".
PSA
La nouvelle est également tombée que l'usine d'Aulnay pourrait fermer dès cette année. La direction de PSA met en avant la grève et les mauvais chiffres pour précipiter la fermeture du site d'Aulnay.
D'autre part, les 4 licenciés n'ont toujours pas été réintégrés tandis que d'autres pourraient voir des poursuites leur tomber dessus dans l'avenir.
Ce matin se déroule un rassemblement contre la distribution des
dividendes aux actionnaires de PSA devant le siège social de PSA, avenue
de la Grande Armée à Paris. Voici le communiqué de la CGT PSA :
AG des actionnaires de PSA : des décisions scandaleuses et révoltantes !
Communiqué de presse de la CGT PSA
Un contexte très particulier
Cette assemblée générale se tient dans un contexte très particulier :
• La
direction s’apprête à mettre en œuvre, dans les prochaines semaines, son
plan de 11 000 suppressions d’emplois, comprenant notamment la
fermeture d’Aulnay et 1 400 licenciements à Rennes. Les salariés
d’Aulnay, en grève depuis le 16 janvier, pour obtenir un CDI pour tous
et une préretraite pour les anciens, se heurtent à une direction
intransigeante qui prétend qu’elle n’a pas les moyens de satisfaire les
revendications.
• Lors
des discussions salariales, la direction a annoncé qu’il y aurait 0 %
d’augmentation générale des salaires en 2013, ce qui se traduira par une
perte de rémunération pour les salariés du groupe.
• La
direction a annoncé dans les prochaines semaines l’ouverture de
discussions sur un « accord de compétitivité » pour baisser le « coût du
travail », à la sauce de ce qu’elle a fait à SevelNord (blocage
pluriannuel des salaires, suppression de RTT, mobilité forcée…).
Des propositions révoltantes
Tout ceci n’empêche pas M. Varin de mettre à l’ordre du jour de
l’assemblée des actionnaires des résolutions absolument scandaleuses :
• Résolution n°15 et 16 :
L’accord de l’assemblée des actionnaires est sollicité pour autoriser
M. Varin à acheter, avec l’argent de l’entreprise, des actions PSA en
Bourse (opération dite de « rachat d’actions ») pour un montant pouvant
aller jusqu’à 320,44 millions € et l’autoriser à détruire tout ou partie
des actions PSA achetées.
• Résolution n°17 :
L’accord des actionnaires est sollicité pour l’attribution d’actions
gratuites aux mandataires sociaux et « à certains salariés choisis par
le Directoire », c’est-à-dire aux dirigeants de l’entreprise ! Pour la
modique somme de 0,85 % du capital social soit 30,1 millions €. Un joli
bonus qui ne dit pas son nom !
La CGT constate qu’on est bien loin de la description
catastrophiste que M. Varin veut donner de la situation financière de
l’entreprise et qu’en tout état de cause, la priorité reste encore
d’enrichir les plus riches.
La CGT exige le retrait immédiat de ces résolutions scandaleuses et
demande que les 350 millions € que M. Varin est prêt à gaspiller en
rachat-annulation d’actions et en distribution d’actions gratuites
soient utilisés pour financer, à Aulnay comme à Rennes, une préretraite à
partir de 55 ans, afin d’éviter le licenciement de seniors qui n’ont
que très peu de chances de retrouver un travail.
M. Montebourg et M. Louis Gallois resteront-ils silencieux ?
Cette politique de rachat-annulation d’actions, qui avait coûté à
l’entreprise plus 3 milliards ces 14 dernières années, avait été
critiquée en juillet 2012 par M. Montebourg suite au rapport Sartorius.
La CGT interpelle le Ministre ainsi que le représentant du
gouvernement au sein du Directoire PSA, M. Louis Gallois, devant cette
gabegie.
Ce gaspillage continuera t-il dans un silence complice ?
Rassemblement de protestation organisé par la CGT de PSA
Mercredi 24 avril à partir de 9h, 75 avenue de la Grande Armée
Seront présents les salariés en grève d’Aulnay depuis 15 semaines ainsi que des délégations des usines du groupe.
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