vendredi 21 décembre 2012

Sur la manif NoTav de Lyon

Avec un peu de retard, voici le compte-rendu de la manif du 3 décembre à Lyon contre le sommet franco-italien qui avait pour objet principal la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Les NoTav étaient là.

La Cause du Peuple



LYON CAPITALE  DES INTERDITS  mais DE LA RESISTANCE, retour sur la journée No Tav à Lyon le 3décembre 2012.

 
Pour ceux qui nous gouvernent, il fallait se donner les moyens de faire en sorte que cette journée n’existe pas, que la résistance à la construction de la ligne Lgv Lyon-Turin soit aussi invisible que possible, d’où le choix du lieu, la gare des Brotteaux dans un quartier de la bourgeoisie lyonnaise, facile à boucler avec du matériel sophistiqué, grille anti-émeute de plusieurs mètres,
    

  canons à eau, hélicoptères, véhicule avec mât télescopique ayant à son sommet une caméra 360°,

                       

force Crs et Gendarmes Mobiles, Gign, Gipn, Bac, civils photographiant discrètement, à la volée et quelques uns de leurs collègues italiens de la Digos. Plus de 1300 bleus, armés et harnachés, sur le sentier de la guerre.

La répression commence dès le 1 décembre quant les Forces de Répression interceptent un mini bus de citoyens-nes italiens-nes au tunnel du Fréjus ( Modane) et après contrôles sévères, déclarent 3 personnes indésirables, identifiées par des photos, transmises sans doute par la Digos. Après l’audition de trois "indésirables", tous-tes remontent à bord, refoulés-es direction  l’Italie. Pendant ce temps-là, à Lyon, les propriétaires des salles où doit se dérouler le contre sommet subissent de nombreuses pressions. A la gare de Lyon Part Dieu, militaires de Vichy pirate, Famas en bandoulière, patrouillent  de concert avec la Sûreté ferroviaire, les Gendarmes Mobiles et la police nationale.
3  Cars de GM stationnent sous les fenêtres de l’hôtel Atlanta, déjà les accès du métro sont sous contrôle et l’on apprend par voie d’affichettes et panneaux
                   
 

d’ information électronique que certaines stations seront fermées et que bus et tram  desservant le centre ne circuleront pas le 3 décembre, jusqu’à 18h00. 

C’est l’heure à laquelle commence, ce samedi, le concert No Tav au Grrrnd Zéro en soutien aux inculpés de la lutte No Tav.

Des lieux de vie collective sont sous surveillance, filatures et "photographes spécialisés", font monter la pression.

Le dimanche 2, le dispositif se met en place autour de la préfecture et à 14h00, les véhicules en stationnement sont enlevés par une armada de dépanneuses., les rues sont bloquées avec des grilles anti-émeute pendant que les FR investissent les lieux. 

A la Croix Rousse, au  bar Limka,à 16h00, est organisée une projection "No Tav et la forêt de Rohanne au troi¬sième jour de résis¬tance ", suivi ed’un débat avec des intervenants-tes de la Zad  et du Val. 

Le 3 vers 8h30 deux personnes sont interpellées à la sortie du métro  et emmenées par les GM au commissariat de police de la gare de la Part Dieu.  Sur les quais au sortir des compartiments, les contrôles au faciès, à l’allure , il ne fait pas bon avoir 20 ans à Lyon. Dès 8h45, l’ hélico survole la gare, s’éloigne vers la préfecture et revient en stationnaire équipé de sa caméra hight tech.

11 cars, venant du Val de Suza, sont soumis à un contrôle pointilleux d’une durée de 5 heures, à proximité de la frontière. Partis vers 6h00 le matin ils n’arriveront à lyon que vers 15h00 et subiront d’autres contrôles avant d’atteindre la gare des Brotteaux sous les ovations de celles et ceux qui les attendent avec impatience.

Avant midi, plus de 34 personnes seront interpelées et menées à Montluc. Divers services de police coopèrent, Gign, Raid, services français et italiens, alors qu’il neigeait, Lyon est devenue bleue.
Très tôt la place de la gare des Brotteaux est prête à être bouclée et le dispositif s’étend en profondeur, là, chaque rue, chaque avenue, chaque carrefour peut être bloqué en quelques minutes.
    

Dès midi, la cantine monte ses tables et ustensiles. Table de presse 

 
                   
et de vêtement No Tav, préparation de café, thé, vin  chaud, les fromages sortent des sacs ainsi que les pains, la soupe est mise à cuire et malgré la neige, la pluie et une température bien basse, on sent la joie de se retrouver malgré la quinzaine de civils-es qui n’hésitent pas à s’approcher pour écouter les conversations, tandis que l’hélico continue son ballet. Des banderoles sont déployées .
    
    





Un caméraman d’une chaîne qui diffuse de la Pub, 24h/24 h, 7j/7, interviewe un No Tav qui lui répond gentiment en souriant, mais il change de tête lorsque la personne lui demande si cette chaîne à évoquer la suspension des accords de Schengen, les contrôles et intimidations à la frontière que ce soit dans les bus, les trains, bien qu’affirmant sans vergogne que sa Tv a été à la hauteur son visage se crispe quant au sourire du preneur de son, il se transforme en rictus.
Les cars arriveront
     

sous les ovations et les tirs de feux d’artifice,. C’est un grand moment d’émotion, des dizaines de drapeaux se déploient, des couples se retrouvent et s’étreignent tandis que les Vallseurs-euses bouclent la place.
     

Interdit de sortir, de rentrer, ce n’est pas un rassemblement mais un camp de rétention à ciel ouvert. Suspension des accords de Schengen, atteinte aux libertés fondamentales, gazages des passagers-ères des cars, menacés avec des flashball au niveau des visages, il aura fallu beaucoup de maîtrise et de détermination des retenus-es pour que cela ne se transforme en carnage.
     
 

Aucune résignation, les orchestres jouent,
    

les danseurs-euses virvoltent sur la place, 

 
   
les chants du Val et les slogans  brisent la terreur répressive.
Après quelques tentatives de partir en manif, "Corteo, Corteo",
     

elles sont solides leurs grilles surtout pour des personnes venues participer à une manifestation festive.                     

 

la place s’éclaire des tirs de feux d’artifice.
                     


   
Malgré les interpellations et les filatures, la Zad est bien  partout…
    
                       



Des relations très fortes se nouent sur la place, des solidarités  naissent, des liens se tissent.
La tentative de séparer, No Tav françaises-s des NoTav italiennes-s au moment du départ des cars, se heurtera au principe de la vallée : On part ensemble, On revient ensemble.
     
 


Certains cars seront conduits par des bleus jusqu’au péage le plus proche, après gazage et matraquage des passagers-ères.
  



Malgré tout ,15 personnes seront interpellées et conduites à Montluc tandis que d’autres (31 ?) seront conduites dans différents commissariats. Beaucoup refuseront de décliner leur identité mais il semble qu’un logiciel de reconnaissance faciale ait fait ses preuves. A ce propos un article : http://www.bastamag.net/article2813.html.

Concernant les refus de prélèvements Adn, lors du procès en appel de Xavier des Contis à Compiègne, en mai 2011, pour refus de prélèvement Adn, toutes et tous sur l’estrade, élus socialistes, communistes, mélenchistes, gauche unitaire etc… juraient faire abroger ces lois  scélérates Sarkozistes, oubliant un peu vite que c’est Vaillant, ministre de l’intérieur Ps qui élargira le champ d’application de la loi Guigou, autre Ps.
   

Depuis Juin, chasse aux Roms et aux Sans papiers, aux pauvres et aux précaires, licenciements, , tout continue comme avant. Ils nous organisent une conférence de lutte contre la pauvreté pour augmenter le Rsa de 10% sur cinq ans alors qu’en 2010 et 2011, les député-es européens-nes socialistes avec l’aide des conservateurs ont augmenté leur budget de frais d’assistant de 1000€ mensuels, les nouveaux traités leur donnant beaucoup de travail, sans fanfare ni trompettes.

Nouvelle loi sécuritaire de Valls, vente de formation et de matériel destiné au  maintien de l’ordre régulé, ce "savoir faire", s’exporte comme sous Alliot-Marie et ses prédécesseurs.

Non, non rien n’a changé, tout, tout à continuer, mais tout commence et va mûrir…

Nous sommes toutes-s No Tav, Nous sommes Toutes-s Camille de la Zad.

De nombreux liens et témoignages : 


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