A présent, nous publierons sur ce blog ce que nous ne pourrons pas publier dans le journal. Pour commencer, nous publions les témoignages intégraux sur la répression dont nous avons intégrés des extraits dans le n°2 de la Cause du Peuple.
- " je voulais vous signaler un incident qui nous a été rapporté par notre secrétaire de syndicat.
Il était sur la place Bellecour avant le début de la manif du 19 octobre avec ses collègues pompiers et des groupes de jeunes, quand ils ont assisté à une agression verbale et physique de la part d'individus, qui portaient des badges CGT, vis à vis d'un groupe de jeunes. les pompiers se sont interposés et ont réussi à ceinturés les agresseurs (ce sont des pompiers et ils sont costauds!).Tant et si bien qu'ils ont eu la surprise de voir ces individus sortir leur carte de police pour se défendre car c'était des flics de la BAC !
Non mais est ce vous y croyez ?!!!
J'ai beau me dire qu'ils sont capables de tout, j'en suis quand même pas revenu ! Du coup, les pompiers leur ont arraché leurs badges CGT et leur ont dit qu'ils valaient mieux pour eux qu'ils foutent le camp, ce qu'ils ont fait! "
- "Salut à tous!
Je me rendais hier, accompagnée de quelques amis étudiants, à une manifestation organisée et approuvée par la préfecture. Le rendez vous était donné place A. Poncet à 14h. Nous sommes arrivés peu après 12h place Bellecour. Lorsque nous avons cherché à rejoindre le cortège qui se formait sur la place A. Poncet (collée à la place bellecour) nous avons rencontré un cordon de CRS qui nous empêchait de sortir et faisait de même pour ceux qui cherchaient à rentrer sur la place Bellecour. Nous avons ainsi été séquestrés durant environ 6h place Bellecour.
Je vous transmet en pièce jointe le témoignage d'une amie avec qui je me trouvait durant tout l'après midi, celui ci a été rédigé de la manière la plus objective possible en ce qui concerne des évènement que nous avons vécu.
Personnellement je n'ai pas encore réussi à écrire un témoignage qui puisse exposer clairement les faits aux personnes extérieures car je suis encore abasourdie et choquée par ce que nous avons vécu.
Voici en complément du Témoignage de L. deux liens menant à:
- une compilation de témoignage [avec photos] :
http://rebellyon.info/Temoignages-sur-la-prison.html
- au compte rendu du jeudi 21 octobre [avec photos] :
http://rebellyon.info/Suivi-quotidien-du-mouvement-sur,7707.html
Le site http://rebellyon.info/ est un site d'information alternative lyonnaise qui transmet les informations les plus objectives que j'ai pu trouver jusqu'à maintenant en ce qui concerne le mouvement lyonnais contre la réforme des retraites et autres actualités lyonnaises. En effet la plupart des informations retransmises dans les médias de masse (télévisés et écrits) se résument aux dégradations et émeutes dont l'origine est toujours attribuée aux soit disant "casseurs" . A la vu des mensonges médiatiques l'AG étudiante et lycéenne de Lyon s'est positionnée comme étant solidaire des "casseurs" que nous considérons comme étant eux aussi "des manifestants", ils sont pour la plupart lycéens ou collégiens conscient de la politique actuelle et dont les revendications vont au delà de la question des retraites.
J'ai beaucoup trop de choses qui me viennent à l'esprit mais de manière assez désordonnée je vais donc m'arrêter là et vous laisser constater par vous même.
Je vous demanderais juste de transmettre ce mail à un maximum de personne. Il est important que l'information tourne. Le témoignage en pièce jointe vous est transmis avec l'accord de l'amie qui l'a écrit dans le but d'informer un maximum de gens, de même que ceux qui se trouve sur rebellyon.info.
Merci pour l'attention que vous pouvez porter à ce qui se déroule actuellement et depuis quelques années en France, que ce soit les retraites mais aussi les lois racistes et autres ignominies que notre gouvernement nous impose.
Et je me permet d'ajouter que si vous ne pouvez pas vous permettre d'être gréviste, aux vus des contraintes qui mènent votre vie, alors que vous le souhaiteriez n'hésitez pas à soutenir les grévistes de tous secteurs en participant selon vos possibilités (même un euro ou 50cts car l'addition de toutes les petites participations peu mener à de grosses sommes) aux caisses de solidarité qui tournent durant les manifestations ou sur les différents piquets de grèves. Le mouvement ne pourra perdurer que si les gens s'entraident de quelques manière que ce soit (pour ceux qui ont du temps de libre il est aussi possible de faire des récupérations de fin de marché pour les redistribuer au grévistes ou leur proposer des bouffes gratuites sur leur piquet de grève, celle-ci peuvent aussi être mises en prix libre lors des manifestations pour reverser l'argent collecté aux caisses de solidarité). Il ne faut pas perdre de vue que c'est souvent les difficultés financières et non le manque de volonté qui amènent les grévistes à stopper leur mouvement.
Des bisous à tous! prenez soin de vous!
et pour ceux qui n'avaient pas ma nouvelle adresse maintenant c'est fait!
Mxxxx Jxxxx "
- " Il est 2h du matin, et je ne peux toujours pas dormir, après ce que j’ai vu et entendu aujourd’hui place Bellecour.
Je suis restée bloquée d’environ 13h30 à 17h30, et je ne suis sortie saine et sauve, et sans contrôle, uniquement parce que je suis une jeune femme blanche, sans dreads ni piercing...
J’ai vu un CRS faire le signe de décapitation en ricanant, à l’attention de mon ami. C’était après nous avoir dit qu’on pouvait sortir du côté de la Saône, en ajoutant « Merci qui ? ». Mon ami lui avait alors envoyé un baiser avec la main... Et voilà, comme ça, c’est beau : un repré-sentant du pouvoir en place faire ce signe de mort en ricanant !
J’ai vu un type se faire prendre et tabasser lors d’une charge de CRS alors qu’il ne faisait rien, qu’il était juste là, à fuir, à tenter de se protéger, à être là, comme nous, sauf qu’il était un jeune homme d’origine maghrébine, évidemment.
Au fait, se faire charger quand on sait qu’il n’y a aucune issue, c’est une sacrée expérience ! On a véritablement essayé de se préparer psychologiquement à se faire matraquer. C’est dur (hohoho).
Plus tôt, après une charge, des coups de feu (lacrymo ? flashball ?), je me retourne et je vois une fille à terre, inconsciente, de l’écume aux lèvres, derrière un kiosque à l’est de la place. Que doit-on faire ? Est-elle simplement évanouie ? A-t-elle reçu quelque chose dans la tête ? A-t-elle une crise quelconque ? A-t-elle besoin de secours d’urgence ?
Je cours vers un mur de CRS, en hurlant, hystérique, d’appeler le SAMU (« IL Y A UNE FILLE A TERRE INCONSCIENTE ET C’EST A CAUSE DE VOUS ! » je hurle de toutes mes forces), JE VOIS ALORS UN CRS SOURIRE !!!
Avec mon ami, on a discuté avec beaucoup de ces « casseurs des cités » : tous étaient froide-ment conscients de la situation politique, et SURTOUT DU RACISME OMNIPRÉSENT. Les blancs eux, s’en sortiront, PAS EUX, ni aujourd’hui, ni demain, ni dans la vie ! On a dis-cuté avec des jeunes qui correspondaient parfaitement aux clichés relayés par les médias : jeunes d’origine africaine à foulard, baskets, capuche... On a brièvement discuté de la réforme (“et on ne va pas travailler jusqu’à 70 ans !” me dit un jeune avec un petit sourire au lèvres : il le sait, il est surtout là pour se battre contre une société raciste et pourrie, dont la réforme est un élément qui finalement ne le concerne que de loin), on a appris que certains lycéens se bat-taient également contre la suppression des BEP, on a parlé du racisme, de la propagande... Tous semblaient résignés ; il n’y avait AUCUNE VIOLENCE.
Après l’ultime charge, le piège tendu contre nous vers 17h20, des tirs, on se plaque contre une vitrine avec d’autres jeunes, puis on se réfugie, mon ami et moi, paniqués, dans la première cour intérieure, pour se protéger des tirs (là encore, pas eu le temps de voir, ou de sentir ce que les représentants de l’État français tiraient). Il y a là, dans l’escalier de cet immeuble, un jeune d’origine maghrébine, un lycéen tout gentil, un peu enrobé, à la voix douce, bref tout sauf quelqu’un de menaçant et d’effrayant, qui s’est retrouvé bloqué vers 11h place Bellecour alors qu’il ne faisait que passer. Il nous a raconté, sans hausser la voix, comme si c’était là quelque chose de banal, qu’un CRS, en le bloquant, lui a dit d’un air méprisant qu’il l’avait reconnu, lui, un « casseur » de ce matin 9h. Le garçon nous a alors dit : « à 9h, je faisais une interro ! ». « Ils m’ont dit que les Blancs passaient mais pas les autres ». Je lui ai alors fait répéter la chose, ne pouvant en croire mes oreilles. Oui, oui, le CRS lui a dit ça comme ça. Oui, oui. D’autres jeunes stigmatisés depuis leur plus jeune âge par les flics nous ont adressé plus tôt la parole, d’un air résigné : « eh pourquoi vous partez pas vous ? Vous êtes blancs, essayez, ils vous lais-seront passer, vous... ». Nous n’avons pas essayé. Trop fiers pour tenter de partir, trop effrayés pour faire face à une charge de CRS. Dans cette cour, trois filles sont ensuite venues non pas se réfugier, mais faire pipi. Elles sont ensuite ressorties ; nous n’avons pas osé.
Finalement, pas de contrôle d’identité pour nous : « coup de chance » : dans la cour où nous nous sommes « réfugiés » (on attendait les flics, prêts à mettre les mains sur la tête), on voit arriver des jeunes de droite à mèche ! Surréaliste ! Les cheveux de droite se reconnaissent de loin ; enfants de bourgeois habitant place Bellecour, et leurs copains riches de droite. Une dis-cussion suit en bas des escaliers avec deux d’entre eux, pendant que des jeunes pauvres se font matraquer sur la place : non, tous les gens qui ont voté Sarko ne sont pas pour ça, nous dit l’un des jeunes à la coupe Sarko fils pré-tonte ; ça....
Mon ami s’énerve, lui dit que si, que si on a voté Sarko, on a voté pour le racisme, pour l’État policier, pour l’ORDRE, pour ça, CA... Les gens savaient, ils savaient pour quoi ils votaient : pour ça !
Le jeune d’origine maghrébine lui se tait, c’est juste un gamin qui veut rentrer chez lui. Ces deux jeunes de droite avaient l’air si sympathiques, si innocents, et pourtant c’est eux aussi la France qui pue.
Au final, c’est « grâce » à un groupe de blancs riches que nous sommes sortis sans contrôle, la rage et la peur au ventre. Un flic à blouson en cuir et brassard entre dans la cour, nous dit de sortir, qu’on peut partir maintenant. On ne le croit pas ; je lui dis :« et tout à l’heure ? Vous nous avez dit qu’on pouvait partir ! ». Il m’ignore, et va parler aux riches. Le gamin se dirige vers la porte, on le retient en lui disant d’attendre pour sortir avec les blancs. Il refuse. On insiste, on le met en garde, mais il a son honneur, lui. Il garde la tête haute, et s’en va.
Puis nous sortons, nous, effrayés, avec ces gens, un bon Français aux cheveux gris et à lunet-tes, une dame à talons, et des autres Blancs. Nous passons devant les autres jeunes restés sur la place, qui sont maintenant contrôlés par les flics, un à un, vers le pont Bonaparte. Je n’ai pas pu retenir mes larmes en criant aux badauds, une fois le barrage de flics passé sans encombres, sans même un arrêt : « Nous sommes passés parce que nous sommes blancs ! Elle est belle la France, hein ?! »
Plus tard dans les rues touristiques du 5ème, je vois une télévision dans un bouchon. Je m’avance, une commerçante me dit bonsoir, pensant que je suis une cliente. Je ne fais pas attention, je tente d’apercevoir des images de ce que je viens de vivre. La bonne Arbeiter me redit bonsoir, cette fois fermement, comme si je lui avais manqué de respect, comme à une gamine. Je la regarde dans les yeux et lui répond « Bonsoir. ». Je me retourne vers l’écran. J’entends la femme me lancer :« ah, la télé » comme si j’étais une mouche attirée par la lumière. Je réponds : « oui, je veux voir la propagande ». « La propagande ? » me lance-t-elle, d’un air à la fois moqueur et choquée. J’ai alors eu envie, pendant une fraction de seconde, de lui défoncer la gueule. Mon fiancé m’a prise et m’a enlevée de là, et je ne suis même pas arri-vée à prononcer un mot intelligible. Nous sommes partis.
QUE DOIVENT RESSENTIR CES JEUNES CONSTAMMENT STIGMATISÉS SI MOI-MÊME JE PEUX RESSENTIR UNE TELLE HAINE APRÈS UNE APRÈS-MIDI ????!!!! RÉSISTANCE FACE A LA FRANCE QUI PUE !
Lapins"
- "Bonjour,
Je suis un étudiant en philosophie et je vis à Lyon. Aujourd’hui, jeudi 21 octobre, alors que je me dirigeais de l’hôtel de ville en direction de ma faculté, j’ai du emprunter la place Bellecour ; à savoir le chemin logique et normal.
En arrivant à l’entrée de la place Bellecour à 14H30, je vis de nombreux CRS présents tout autours de la place, néanmoins aucun réel barrage n’était en place et les forces de l’ordre ne m’ont absolument rien dit en me voyant arriver et se sont même séparées doucement pour me laisser passer. Je m’engage donc tranquillement sur la place. Cependant, à l’autre extrémité, je fais face à une ordre de CRS en position de blocage. Je décide de faire demi-tours, constatant que l’ensemble des sorties de la place sont bloquées de la même façon. Arrivant par là où j’étais entré sur la place, je constate qu’un barrage de CRS vient d’être mis en place. Ceux-ci me refusent le passage sous prétexte des ordres du préfet alors même que quelques minutes avant ils venaient de me faire pénétrer sur la place.
C’est alors que commence un détention avec plusieurs centaines de personnes sur la place, sans aucune raison.
Pire encore, durant cette détention, je découvre que certaines personnes sont enfermées depuis 13H15, donc les forces de police m’ont laissé rentrer en sachant parfaitement qu’il s’agissait d’un piège.
Pendant ma détention, sachez que toutes les personnes âgées, ou même non-jeunes pour être précis, ont pu partir sous prétexte qu’elles « habitaient la rue juste à côté ». Un véritable fil-trage a opéré pendant cette période, afin que nous ne finissions qu’entre « jeunes », favorisant ainsi l’amalgame entre lycéens révoltés et casseurs. Les forces de police ont été brutales, insul-tantes, face à des personnes profondément calmes, cherchant juste à comprendre ce qu’il se passait. C’est finalement après 5 heures que je pu sortir par le « Check-Point » mis en place à l’une des sorties. Là, sachez que je fus victime d’un contrôle d’identité abusif, allant même jusqu’à prendre une photographie de mon visage. Je sortis à 19H30, sans aucune autre explica-tion. Enfin, durant les 5 heures d’enfermement, seule une vingtaine de personnes ont osé se révolté, résultant d’une répression aux gaz lacrymogènes et tirs de jets d’eau à haute pression. Qui, enfermé pendant 5 heures sans raison, insulté et dégradé par des forces de police, ne deviendrait pas fou ? L’état cherche à engendrer une haine chez les jeunes en les enfermant volontairement et en les poussant à bout. Ainsi, les dirigeants pourrons, preuves à l’appui, dis-créditer au yeux de son peuple soumis et crédule l’engagement des jeunes dans cette réforme.
- "Je suis écœuré. Difficile de trouver les mots. Pas l’habitude d’écrire. Mais je ressens le besoin de témoigner tout simplement. Je ne parlerai que de cette journée du Jeudi ici à Lyon Bellecour. ?
Ce matin vers 10h45, avant d’aller chercher mon enfant à l’école, quelques groupes d’étudiants regroupés, attendant pour manifester. Aucune agitation. Les forces de l’ordre encerclaient, contrôlaient déjà tous les accès. À noter en plus l’ hélicoptère(pas encore là à ce moment), les 2 tanks à eau...?
Je suis revenu vers 13h45, j’ai pu rentrer sur la place et me poser vers la rue Emile Zola sur un banc comme la plupart des lycéens. Quelques passants... Et même une « baqueuse » avec bras-sard rouge, casque, bouclier qui traversait en solo d’un bout à l’autre à grands pas... À côté de moi, un groupe d’adolescents. J’entends l’un d’eux dire : « J’ai envie de pisser ! J’en peux plus... ! » Un autre lui répondre ; « T’as essayé là-bas quai de Saône ? » Je regarde plus attenti-vement et je vois en effet que chaque ado était refoulé par les crs. Soleil, un gros pétard qu’explose tranquillement...calme plat.
Puis vers 14h00, retenti un mégaphone et clameur... Comme beaucoup d’autres, je me lève et pars en direction de la place Antonin Poncet. Arrivé à l’angle, attroupement de jeunes, qui comme moi viennent voir ce qui se passe. Je vois des drapeaux : « Libérez nos camarades ! Libérez nos camarades ! » Je passe le contrôle...je sens un regard casqué se retourner vers moi et... rien.. Jean, blouson, cheveux grisonnant, je passe.. ?La tension monte.. Crs et Bac+ camionnettes constituent une ceinture empêchant l’intersyndical et d’autres venus, côté place Antonin Poncet soutenir et manifester avec les lycéens, côté Bellecour... Les points se lèvent, des cris couvrent le bourdonnement de l’hélicoptère qui tourne au-dessus de nos têtes inlassa-blement... Autour de moi, la tension monte, en moi aussi... Situation bloquée.
Cette situation est restée bloquée ainsi pendant plus d’un quart d’heure sans aucune hostilité. Du coup, j’ai pris le temps de regarder de plus prêt les crs, leur équipement, mais aussi leur regard. J’ai vu des cyborgs.. Aucune discussion possible. Le rapport de force (protection, équipements armés) est tellement disproportionné que je me suis senti agressé, menacé.. Puis, la tension monte encore, encore et ce blocage de cette situation absurde, amène quelques jets de pierre. Moi physiquement, je ne savais pas quoi faire et j’imaginais qu’une percée pouvait changer le cours des choses et je la ressentais physiquement. Nous étions nombreux, bien plus nombreux qu’eux. Et par surprise, nous aurions réussi. Mais je me voyais mal crier ; " Allez, on fonce dedans... ! ?Non. Je reste debout. Des pierres volent, j’attends et la première salve de lacrymo tombe. Des représentants syndicaux avec des drapeaux semblent parlementer. ça siffle, ça hue.. Mégaphone : faut rejoindre le cortège intersyndical derrière sur quai gailleton... Vers où ? Laisser les lycéens enfermer ? Partir sans eux ? Et aller où ? (Place Guichard). Un p’tit tour et puis s’en vont. Non. Pas envie. La situation était là. Les drapeaux flottent, côté Bellecour, fumée blanche, les lycéens disparaissent.. Ah oui, j’ai pas bien compris mais y’a le drapeau peace qu’arrive comme un trophée sous les acclamations.. Il se place en tête et là, j’ai même cru naïvement qu’on allait enfin rentrer sur la place drapeau peace en figure de proue. ?Bon j’abrège.
Tension, tension, pétards, roue de vélo, hélicoptère, ballets des cyborgs, 2ème salve bien four-nie de lacrymo et là on recule tous jusqu’au quai et pousser jusqu’au début de la rue de la Barre. Pas mal de drapeaux partent en direction de Guichard, regroupement, à nouveau face à face police. Il devait être vers 16h. De loin, Bellecour semblait désertique. Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement. J’ai entendu dire qu’il y avait eu gazage, matraquage, tankage à eau... Sur qui ?, Pourquoi ? Il y a un filtrage. Comment s’est-il opéré ?
Vers 17h00, je bouge de checkpoint, celui de la ré, je vois qques lycéens errer dans le vide, ensuite rue Émile Zola, là je vois un crs plaisanter, s’amuser à menoter une demoiselle nanti en faisant mine de la trainer sur la place et faire reculons parce qu’il y avait un gradé. Je fais l’tour jusqu’au pont Bonaparte et là je vois plus d’une cinquantaine de lycéens les uns derrière les autres. Ils sont fouillés, contrôlés. Je demande à l’un d’entre eux qui vient de sortir si ils sont photographiés. Il me dit que lui non, mais d’autres oui : « J’ai posé des questions dit-il : » Qui photographiez-vous, sur quels critères ? On lui répond : « Eux par exemple, en survête-ment... ! »
Il commence à faire nuit. ?Rue Antoine St Exupéry, un car avec des dizaines de lycéens prêt à partir... Un drapeau rouge avec le visage de Che guevara : « Révolution- Solution ». ?Je quitte Bellecour. ?Si mon enfant s’était retrouvé enfermé sur cette place... J’aurais été capable d’une agressivité difficilement contrôlable. Mêmes les pierres n’auraient pas suffi, encore moins les voitures retournées.. Ce qui est cassé par certains est la marque d’une grande force, d’un grand courage. . Consciemment ou inconsciemment, ces gestes arrachent des marchandises aliénantes dans un décor de rues murées de vitrines, va et vient incessant de voitures stressées, bruit, air irrespirable. Marchandises parmi les marchandises, où étes-vous parents ? Où êtes-vous vivants ?
[Mot à la modération ; J’ai sorti tout ce qu’y s’est extirpé de ma tête. Jetez ou publiez. Si trop long, faites ce que bon vous semblera, mais ne coupez pas précipitamment .]"
- "Comme des millions de français, je suis allé manifester le samedi 16 octobre en compagnies de trois amis. Après avoir rejoint le cortège à Bastille, nous nous somme dirigés en compagnie de la foule compacte vers Nation. Dans la rue, l’ambiance était bon enfant, familiale et la présence policière se faisait à peine remarquer.
Arrivés Place de la Nation, les appels à la dispersion se sont multipliés et nous avons décidés de rester là un moment, à chanter, en mangeant un “frites-merguez” avec les chars immobilisé. Nous n’étions pas pressés.
Une trentaine de minutes plus tard, nous avons vu une banderole qui faisait deux fois le tour de la Place, entrainant dans son sillage au moins trois cents personnes. Nous avons décidé de la suivre. Nous savions que cette manifestation était illégale, mais nous savions tout autant que des actions ciblées comme celles qui avaient eu lieu à la Gare d’Austerlitz, la semaine précédente, pouvaient avoir un très grand impact médiatique.
Ce jour là, j’étais particulièrement remonté. La veille, un jeune d’un lycée voisin s’était fait abimer l’œil par un tir de flash-ball.
Je ne pense pas que beaucoup de personnes étaient dans un esprit de “casse” sur le chemin qui nous menait de Nation à Bastille. Peut-être deux ou trois personnes, au plus. Sur trois cents personnes, ce n’est vraiment pas beaucoup. Par contre, on voulait faire du bruit, ça c’est sûr. Nous avons donc remonté la rue en criant “Paris, debout, soulève-toi !” et “Montreuil, œil pour œil !”.
Je connais ce genre de manifestation où les manifestants jouent “au chat et à la souris” avec la police. Souvent deux ou trois poubelles sont renversées et les CRS nous bloquent immédiatement et nous dispersent par la suite.
Ce samedi, j’ai tout de suite senti que c’était différent. Tout d’abord, aucun CRS en vue. Certes, nous avions remonté le trajet initial de la manif mais ce n’était pas une grande surprise. La semaine précédente, la même stratégie avait été adoptée avec la même banderole ouvrant le chemin : “Face au gouvernement, bloquons l’économie !”.
Nous étions entourés d’hommes en noir, capuche et écharpe leur servant à se couvrir le visage. Je me suis dit un moment que cette manif était très bien organisée, les personnes qui semblaient les plus “énervées”, se situant aux endroits qui sont les plus dangereux dans ce type d’action, à l’arrière et sur les côtés.
C’est à ce moment là que ça a commencé à dégénérer. La vitrine d’une banque a été défoncée par un “casseur ” en toute impunité jusqu’à ce qu’une personne âgée intervienne. Sur le moment, je me suis dit que ce “casseur” avait eu beaucoup de chances de trouver un plot juste devant la banque et qu’il était bien inconscient de s’attaquer à une banque seul de cette manière. Mais bon, la présence policière étant invisible, pourquoi pas après tout…
Je ne pense pas qu’on faisait vraiment peur et personne ne l’a relevé. Si on était vraiment les 300 casseurs saccageant le centre de Paris tel qu’on nous a présentés plus tard dans les médias, je ne crois vraiment pas que la personne âgée serait intervenue.
Je me suis approché de la vitrine pour éviter que ce la dégénère car j’avais vu de loin la personne âgée se faire prendre à parti. Mais un mystérieux individu avec une matraque nous a dit de dégager et qu’il n’y avait rien à voir. C’est le même homme que l’on voit mettre un coup de pied par derrière sur la vidéo de Reuters. Ndgb Il s’agit de cette vidéo…
Je suis sûr que c’était un flic, il avait la même façon de parler et les mêmes mouvements. J’ai cherché du regard si le mec qui avait cassé la vitrine se faisait interpeller mais je n’ai rien vu. Pas d’interpellation, rien.
Sur le moment, c’est allé super vite et j’ai arrêté de me poser des questions. Je me suis dit qu’il fallait que je m’en aille. J’aurais dû partir à ce moment là, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas participé à une manif. Un mec s’était fait tirer dessus au flash-ball à côté de chez moi et j’avais envie de poursuivre l’action, d’autant plus que j’avais de grandes chances de me faire interpeller si je quittais la masse informe qui se dirigeait vers l’Opéra.
Nous sommes entrés dans l’Opéra où se déroulait une émission de radio, mais nous sommes sortis rapidement car tout le monde sentait que c’était un piège et qu’on était en train de s’offrir aux flics. Mais c’était trop tard. Impossible de quitter les environs, toutes les issues de la rue étaient condamnées par des CRS.
On est ainsi sorti de l’Opéra par une petite sortie et on a essayé de partir par un chantier car les CRS étaient de chaque côté de la rue. Mais lorsque les premiers ont atteint la sortie, ils se sont mit à crier “C’est mort demi-tour, ils sont partout” car les sorties étaient bloqués par les CRS. Une personne a essayé d’escalader un mur qui débouchait sur les grands escaliers de Bastille mais il s’est fait directement interpeller violemment. Tout le monde a fait marche arrière en courant. C’était un peu la panique. Lorsque l’on est revenu dans la rue, les cordons de CRS se sont rapprochés et on s’est rendu compte que l’on ne pourrait pas partir.
Un policier en capuche m’a dit de dégager et de sortir. Au moment où j’ai tenté de passer le cordon de CRS, un autre m’a dit de ne pas bouger et de “fermer ma gueule”. Il me l’a répété plusieurs fois, violemment et c’est à ce moment là qu’un collègue à lui s’est approcher et lui a glissé discrètement “Fais attention X, on n’est pas tous seuls”. J’ai tourné la tête et j’ai vu de nombreux caméramen qui filmaient notre altercation.
Certains ont réussi à partir, la moitié environ du cortège qui se trouvait au bon endroit au bon moment. Sur le coup, je ne me faisais pas trop de souci. Quelques poubelles avaient été renversés, il y avait eu l’étrange incident de la banque (mais je me disais que le mec avait été interpellé), mais cela ne valait pas 60 interpellations.
Ce ne sont pas les CRS qui nous ont interpelés mais les civils toujours encapuchonnés, couverts d’autocollant de manifestants. Il devait être une cinquantaine, soit presque autant que nous. Sur le coup, ils n’ont même pas pris la peine de mettre leurs brassards de police, c’est leur chef qui 5 minutes plus tard leur a demandé de les mettre, une fois que l’on était pour la plupart contre le mur. Serflex aux mains, tête contre le mur, à chaque mot, ils nous répétaient la même phrase : “Ferme ta gueule !”. Sur le moment, j’ai été étonné mais je me suis dit que c’était le risque de participer à une manifestation qui n’était pas autorisée par la préfecture…
Non, c’est quelques heures plus tard que j’ai vraiment été surpris, garde à vue pour “dégradation de biens en bande armée”…
C’était quoi ce délire ?
On a ainsi fini par être embarqués dans deux fourgons différents au bout d’une heure environ. On a été emmenés dans le commissariat du 12e où un caméraman nous a filmés menottés. Certains se sont énervés de sa présence. De mon côté, je lui ai parlé pour en savoir plus sur sa démarche. Il venait de TF1 et travaillait sur le “phénomène de bande”. On a tous éclaté de rire en l’entendant dire ça.
On nous a dispersés dans trois commissariats. Je me disais que j’allais sortir le lendemain matin. J’ai alors découvert la garde à vue.
Nous sommes arrivés environ à 1h au commissariat. J’ai fait l’erreur (de débutant) de laisser mon sweat dans mes affaires. C’était apparemment impossible de le récupérer. Pourtant, il faisait un froid pas possible dans le sous-sol du commissariat. J’ai dû atteindre que l’avocate fasse une demande officielle pour le récupérer. Jusqu’à l’interrogatoire, je n’ai pas pu dormir. Si on dormait, on se faisait réveiller environ toute les deux heures par des questions du genre “C’est quoi ton nom ?”.
J’ai été interrogé vers 5h du matin. Vu le début de l’interrogatoire très agressif, j’ai décidé de ne rien déclarer. A chaque question , je répète en boucle la même phrase : “rien à déclarer”. Je n’ai rien fait mais les questions sont tournées de telle sorte que je me sens en danger.
La journée est passée lentement. La plupart des manifestants étaient en cellule individuelle avec le sommeil comme seule occupation mais on pouvait se parler en beuglant. On ne pouvait rien faire, les murs étaient pleins de merde et de sang. Les flics nous disaient de leur dire merci car ils avaient la gentillesse de nous rendre service en nous emmenant aux toilettes.
Lorsqu’au bout de 24h, on nous a dit que nous étions prolongés, ça a été la douche froide pour tout le monde, vu que nous pensions tous être libérés rapidement.
Les policiers nous ont dit à tous lors de l’interrogatoire que la personne âgée avait eu la mâchoire fracturée et les cervicales défoncées, que l’Opéra avait été saccagés tout comme le reste du centre de Paris. Personne ne s’était rendu compte d’une telle violence, mais ils sont arrivés tout de même à nous mettre le doute : on se disait que l’on avait peut-être pas vu ce qui s’était passé en fin de cortège, vu que nous étions tout de même assez nombreux.
Au bout de 40h, on commençait à craquer et lorsque la PJ est revenu pour nous demander à tous si nous n’avions toujours rien à déclarer, ils nous ont signalé que si cela continuait, nous allions sûrement passer dans un régime d’exception avec la possibilité de faire 96 heures de garde à vue. J’ai alors repensé à l’affaire de Tarnac et je me suis dit que c’était possible. Quand la machine d’État est lancée, difficile de l’arrêter.
J’ai ainsi repensé à toute l’argumentation du gouvernement sur la violence des casseurs et des manifestants et je me suis dit qu’on s’était fait avoir bêtement. On nous avait dirigés dans une souricière à Bastille, on s’était fait interpeller et on allait servir d’exemple.
Putain… Si on était ces fameux “anarcho –autonomes”, jamais on aurai agi de façon aussi maladroite ! Jamais on aurait gueulé de la sorte et jamais on aurait fait deux fois le tour de Nation, histoire de rameuter tous les policiers !
Pourtant c’est le discours que j’ai entendu à la sortie de mes 48h de garde à vue. Aux différents JT on a passé et repassé l’image de la vitrine de la banque se faisant détruire et du vieux se faisant agresser par derrière. On a dit que le centre de Paris avait été ravagé. Que l’Opéra Bastille avait été détruit ! Et enfin que les fameux “blacks blocks” avaient été interpellés.
Quel délire ! Comment une telle désinformation est-elle possible ?!
Personne ne s’est interrogé sur la totalité de la vidéo passée au JT. Les gestes de la personne à la matraque télescopique, tellement étranges, tellement éloignés de ceux d’un casseur. Aux dernières nouvelles, il n’y a pas encore de service d’ordre chez les casseurs.
Personne ne s’est interrogé sur la réalité de ces “anarcho-autonomes”. Je suis étudiant et animateur, je n’ai jamais été interpellé pour quelques motifs que ce soit et la plupart des personnes qui étaient avec moi sont dans le même cas ! Personne ne s’est interrogé sur la réalité des destructions. Aucun journaliste n’est entré à l’Opéra après notre action, les CRS en interdisaient l’accès sous le motif qu’il avait été “ravagé”. Pourtant, aucune dégradation n’a eu lieu, il suffit de demander au personnel sur place !
Les médias ont ressorti exactement le même discours que j’ai entendu au commissariat et j’ai été profondément choqué !
À quand une enquête sur le comportement des policiers en civils qui “chauffent” depuis des années les manifestations ?
En ces temps où le mouvement syndical commence à se disloquer sous la violence des casseurs, en cette période où le gouvernement cherche à discréditer le mouvement avec ces violences, n’y aurait-il pas matière à approfondir ?
Pourquoi y avait-il tant de caméras au moment de notre interpellation ? Pourquoi TF1 était présent au commissariat au moment de la notification de notre garde à vue ?
Pourquoi personne ne s’est interrogé sur la réalité des destructions ?
Finalement, c’est avec énervement que l’on nous a dit que nous étions relâchés. Ils nous ont mis dehors sans nous nous laisser le temps de nous rhabiller, de remettre nos lacets et nos ceintures.
Aujourd’hui, plusieurs manifestants sont passés en comparution immédiate et j’ai entendu les premières interrogations vis-à-vis du discours officiel… “Tiens, c’est étonnant, les casseurs n’ont pas le profil décrit par le gouvernement”…
Je risque de la prison ferme et je suis suspendu à la décision du procureur de me poursuivre ou non.
Je suis davantage atterré par le manque de distance des médias vis-à-vis du discours officiel que par la peine que j’encoure.
Puisse ce témoignage rétablir quelques vérités…
[Source guybirenbaum.com]"
- "Aujourd’hui Mardi 19 Octobre 2010, Nous sommes dans le cortège étudiant unitaire, avec le PS juste devant nous. Quelques slogans dérisoires fusent "Socialos, on vous voit pas souvent, mais bon là, on est contants", et autres trucs du même style. L’ambiance est bon enfant malgré les socialos qui tirent la tronche. De petits attroupements de lycéens circulent dans les cortèges étudiants et lycéens, et juste à coté de nous.
Il est environ 15H00, et nous sommes à hauteur de la société générale, en face du métro Gobelins, ligne 7.
Nous voyons alors une petite bousculade et comprenons qu’il y a eu une sorte de chahut entre quelques lycéens. Certains parlent d’une baston pourrie, d’autre d’une tentative minable de dépouille. Rien de bien méchant, mais en curieux quand même, nous nous rapprochons. C’est là que nous voyons le SO de la CGT, qui était à proximité, débouler et s’improviser justiciers comme ils savent le faire : en chargeant tout ce bouge et en cognant.
Soyons clairs, quelques minutes plus tard, les jeunes des lycées nous diront " ils nous ont tous chargé comme ça, d’un coup, sans distinction : ils ont foncé sur nous et nous ont éclaté !". S’en suit une bousculade, le SO CGT matraque à tout va, panique, mouvement de foule, les gens se piétinent et plusieurs personnes tombent à terre, dont une lycéenne en pleurs, qui n’arrive plus à se relever. On fait de la place pour la laisser réspirer, et là : viens la colère.
Le SO CGT, environ une 20ene (peut être plus), tous grands avec leur brassards rouges et leur autocollants cgt, armés de barre en bois et de téléscopiques, ainsi que de lacrymogènes dites "familiales" (grand modèle), est désormais regroupé en bloc compact devant la société générale. Les insultes fusent, des étudiants, lycéens, et même des syndiqués leurs demandent pourquoi ils ont fait ça, l’air ébahi et en leur montrant les gens tombés par terre et les lycéens qui pour certains cherchent encore à comprendre ce qui s’est passé. Aucune réponse. Seulement des insultes de leur part, des doigts d’honneur. La foule commence à s’énerver, plusieurs personnes leur crachent dessus et un groupe commence à gueuler "SOCIAL-TRAITRES ! SOCIAL-TRAITRES" en les pointant du doigt. Quelques canettes de bière leur volent dessus.
Plusieurs personnes leur hurlent dessus. Certains lycéens remontés s’énèrvent "il faut les défoncer ! Ils nous ont tappé sans raison, c’est des oufs !".
Sentant la pression monter, le SO sort les gazeuses et allume encore la foule en se frayant un chemin à coups de barre de bois et de matraque et disparait dans la panique pour rejoindre leur cortège...
Une vieille dâme dira " ça fait 40 ans que ça dure. Les flics devraient leur filer un salaire, au moins ce serait plus clair".
Quelques minutes plus tard, des lycéennes d’un lycée en banlieue (je ne sais plus où) iront expliquer à une journaliste et sa caméra "On s’est fait tappées et gazées pour rien par leur SO. C’est déjà les mêmes qui avaient expulsés les sans-papiers de la bourse du travail.
Merci le PS, merci la CGT, merci la bourgeoisie." un autre s’esclaffe " ils nous ont tappé parce qu’on ressemble pas à des petits blancs parisiens : c’est des racistes madame !". " Vous allez les diffuser ces images là ?".
Les yeux qui piquent nous regagnons notre cortège en pestant. Pour la première fois de ma vie, je me suis fait gazé par autre chose que des flics : quelle différence ?
En effet, tout les uniformes ne sont pas bleus. Et le SO de la CGT devra finir par rendre des comptes...
Une phrase qui m’a choqué : alors que ces gros bouffons venaient de matraquer des lycéens (vous savez, les futurs prol qu’on déstine à crever au boulot), un gars en colère s’adresse à eux "vous frappez des gens qui sont de la même classe que vous. Vous êtes des ennemis. Vous agissez contre le prolétariat". Un vieux du SO, hargneux, lui rétorque "Ta gueule ! tu sais même pas ce que c’est que le prolétariat !". On dirait une réplique de film. Malheureusement, c’était cette après-midi en pleine manif parisienne.
Signé : Un ex-étudiant, "demandeur d’emploi" comme on dit, et
gréviste, accessoirement.
- "SO CGT, CONDES MEME COMBAT !!
Au cours de la manifestation de ce mardi 19 Octobre à Paris, le SO de la CGT qui (ce n’est plus un secret pour personne) collabore avec les flics, a commis de nouvelles violences à l’encontre de jeunes manifestants qui défilaient joyeusement et bruyamment en brulant quelques fumigènes. Il semble évident que la couleur de peau a été déterminante dans le choix des jeunes frappés. Nous avons assisté à une déchainement haineux de violence (coups de matraques, gaz lacrymogène). Beaucoup de jeunes très choqués n’y comprenaient plus rien « on n’a rien fait, pourquoi la police fait ca ? ». C’est vrai qu’on s’y perd... Nous avons encerclé le service d’ordre pour tenter de le calmer, celui-ci a riposté immédiatement à coup de matraques et de gaz. Ceux-ci très vite rejoint par les keufs en civil, vraisemblablement satisfaits qu’on leur facilite ainsi le ’’travail’’.
Nous n’avons pas observé d’arrestations mais impossible de garantir que le SO n’a pas livré de gamins à la police. On parle beaucoup de la soi disant violence ’’gratuite des casseurs’’ mais peu de celles des flics (plusieurs blessés graves lors des manifs et blocages, nombreuses arrestations, GAV...) et du SO CGT racistes et complices.
Des manifestants grévistes "
-"[Sur le forum du Monde.fr] [Commentaire de la part de Charles Charles : ]
> Gros scandale a Paris. Une cinquantaine de membres du service d'ordre
> de la CGT ont chargés des jeunes qui n'avaient RIEN fait. Matraques et
> lacrymogène dans le tas. De nombreux échanges très très vifs entre le
> reste des manifestants et le SO de la cgt.
> mardi 19 octobre 2010 15h48 Charles
> 15h50
>
>
> Le Monde.fr:
> @Charles notre journaliste sur place nous confirme en effet que le
> service d'ordre de la CGT a fait usage de lacrymogènes
-" > SOlidarité !? qu'y disaient a la CGT...
> >
> > Samedi 16 octobre 2010, place de la bastille vers 17h30 : alors que la
> > manifestation contre la réforme des retraites traversait dans un calme
> > apparent la place de la Bastille nous (5 simples manifestants) étions
> > sur la gauche d'un rassemblement de sans papiers non affiliés à aucun
> > syndicat, avec pour unique banderole : "régularisation de tout les
> > sans papiers".
> > Nous vîmes passer devant nous un groupe de 20 individus, au brassard
> > en tissus noué rouge et autocollant CGT, ramassant au sol tout se qui
> > pouvait servir de matraque et les rangeant sous leur manteau ! Ils
> > repoussèrent sans ménagement la banderole de sans pap' déployée.
> > Surpris, nous nous sommes interposés et avons demandé des explications
> > au groupe aux brassards rouges (apparemment le "S.O. CGT-UD 75"-
> > l'agresseur cité ci-après est reconnaissable avec ses oreillettes sur
> > cette photo de 2006:
> > http://www.flickr.com/photos/gilles_itzkovitchklein/125176676/in/photostream/)
> > afin de connaitre le pourquoi de leur action et l'utilité d'un tel
> > arsenal...
> >
> > Au cours de la discussion, plus ou moins à sens unique (nous leur
> > posant des questions, eux nous répondant par des insultes), nous avons
> > remarqué quelques gazeuses lacrymo mal dissimulées sous les vestes, en
> > plus des matraques dans les manches. Là, alors que nous commencions à
> > nous écarter, le chef de la petite bande armée envoya un coup de pied
> > sauté sur l'un d'entre nous. S'ensuivit un violent échange de coups,
> > fatal à notre égard puisqu'ils étaient 20 sur 5 personnes non armées.
> > Celui d'entre nous qui tomba au sol, fut rudement molesté a coups de
> > latte dans la face. Les badauds et les manifestants, interloqués par
> > un tel déchainement de haine, commencèrent à s'attrouper autour de
> > cette scène et à poser des questions embarrassantes. Notamment une
> > militante de RESF qui, après avoir enregistré toute la scène, se mit a
> > les interviewer (on vous fera parvenir l'enregistrement dès que
> > possible). La joyeuse troupe armée pris le large au loin dans la
> > manif, au son des applaudissements ironiques des témoins ébahis venu
> > nous sortir de là ! Un instant plus tard arriva à notre hauteur un
> > cortège CGT, au son des mégaphones on pouvait entendre : "SO, SO, SO,
> > SOlidarité avec les sans papiers".
> >
> > Ce n'est pas la première fois que de tels évènements se produisent.
> > Les faits stricts sont que la CGT a une main armée, une section
> > fasciste pour faire le sale travail, pour intervenir là ou la BAC ne
> > le peut. Syndiqués et sympathisants doivent tous savoir quels moyens
> > la CGT est prête à mettre en oeuvre pour conserver son pouvoir. En
> > France, comme en Belgique, tout les uniformes ne sont pas bleus !
> >
> > Photos :
> >
> > http://img227.imageshack.us/slideshow/webplayer.php?id=41984362.jpg
> >
> >
> > Quelques militantEs"
La CdP est un journal au service des luttes du peuple. Il fut tout d’abord impulsé par la Gauche Prolétarienne, organisation maoïste issue du mouvement de mai 1968. Cette organisation a été la plus combative de cette époque. Nous avons décidé de ressortir la CdP afin de donner la parole à tous les exploités et opprimés, dans la perspective de l’émancipation du prolétariat et de la conquête du pouvoir par les travailleurs de notre pays, côte à côte avec les exploités et opprimés du monde entier.
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Voilà un témoignage édifiant ! COLLUSION POLICIERE ENTRE FASCISTES SYNDICAUX ET "SCHMIDTS" BARBOUZARDS !
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