Publié sur http://cgt-psa-aulnay.fr/
Lettre d'information n°12 : 11e semaine de grève pour les travailleurs d'Aulnay-sous-bois 
Cette semaine, les grévistes de PSA ont fait parler d'eux 
chaque jour, pour rappeler au patron et au gouvernement qu'ils sont bien
 vivants et toujours pas prêts à baisser les bras.
Mardi 26 mars : Si Versailles m'était conté
La
 Fédération CGT de la Métallurgie attaquait le plan de 11200 
suppressions d'emplois de PSA au Tribunal de Grande Instance de 
Versailles. Mais la direction est arrivée à faire reporter l'audience de
 cette affaire à plus tard, car cette action en justice lui déplaisait 
vraiment.
Les grévistes étaient venus à 200 au tribunal. La 
police, inquiète, leur refusa l'accès à la salle d'audience et le moins 
qu'on puisse dire c'est qu'elle n'apprécia pas la manifestation dans les
 rues de Versailles après l'audience.
Mercredi 27 mars : Le gouvernement sommé d'intervenir
Le
 lendemain, les ouvriers de PSA occupaient par surprise une annexe du 
ministère du travail, la direction générale du travail, quai André 
Citroën à Paris. En allant ainsi interpeler le ministère du travail, ils
 voulaient faire pression sur le gouvernement pour qu'il agisse... 
enfin... en forçant PSA à accepter de négocier avec les grévistes. Les 
grévistes réclament des négociations sur l'annulation de tous les 
licenciements disciplinaires, de toutes les poursuites pénales et 
d'obtenir la garantie écrite pour tous les salariés d'Aulnay d'avoir un 
CDI après la fermeture de l'usine. 
L'action tombait assez 
bien, puisque le directeur général du travail, Combrexelles tenait au 
même moment une conférence de presse, interrompue par l'arrivée des 
grévistes dans la salle. 
Au bout de 7h d'occupation, ils 
obtenaient une réunion avec la direction de PSA et le ministère du 
travail, vendredi 29 mars. Malgré tout le Ministère du travail refuse 
toujours de nommer un médiateur.
L'évacuation s'est faite sans aucun trouble et sans aucun dégât.
Jeudi 28 mars : gouvernement PS...A
Le
 lendemain, toujours aussi déterminés et en forme, les grévistes sont 
allés manifester pacifiquement dans les locaux du MEDEF, le jour même où
 les patrons se battaient entre eux pour savoir qui sera leur prochain 
président. Encore une fois, les travailleurs ont fait la démonstration 
que leur organisation leur permet de déjouer la surveillance de la 
police et d'agir sans problème comme ils veulent. 
Que les 
patrons ne soient même plus capables de rester maîtres chez eux est 
vraiment très mal passé. Et le gouvernement s'est encore une fois aplati
 devant le patronat en faisant intervenir les gendarmes mobiles. Cette 
réaction disproportionnée du gouvernement indique à tout le monde qu'il 
est plus grave d'envahir le MEDEF qu'un ministère, que ce sont les 
patrons qui ont le pouvoir et que les ministres se contentent d'obéir !
Quand
 les grévistes ont décidé de sortir du MEDEF, les gendarmes mobiles, au 
lieu de les laisser reprendre leurs cars, les ont retenus longuement, 
attendant que la presse parte, pour les embarquer tous dans des paniers à
 salade vers un centre de rétention du 18ème arrondissement en vue d'un 
contrôle d'identité.
Cette interpellation, loin de 
démoraliser, a renforcé la détermination des grévistes qui sont 
ressortis tous ensemble dans la soirée et sont repartis en manifestation
 jusqu'au métro.
Vendredi 19 mars : jour de paie !
Ainsi
 après avoir passé la semaine à agir et à porter des coups contre ceux 
qui les attaquent, les grévistes ont fini en beauté, en organisant la 
distribution des 290 000 € de la caisse de grève. Chaque travailleur 
ayant fait grève quatre semaines, a touché entre 900 euros et 1300, en 
fonction des aides individuelles des mairies. De quoi partir en week-end
 regonflés et convaincus qu'il vaut mieux lutter que se laisser faire.
Comme
 s'y attendaient les grévistes, la réunion avec la direction et le 
gouvernement, n'a été qu'un tour de chauffe. Néanmoins, la direction 
s'est engagée à discuter de toutes les sanctions et poursuites pénales 
lors d'une prochaine réunion prévue mercredi 3 avril. 
En attendant, les grévistes comptent bien maintenir la pression, tant sur PSA que sur le gouvernement, complice de PSA !
Journal de grève n°9
29/03/2013
Vendredi 29 mars 2013, 73ème jour de grève. N° 9
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’ETAT PS... A !
Depuis
 que nous sommes en lutte, nous avons pu constater que le gouvernement 
n’a rien fait pour nous. Hier il a carrément donné l’ordre aux flics de 
nous embarquer. Notre crime ? Avoir manifesté au siège du MEDEF, le plus
 puissant syndicat patronal !
Bien sûr il y a de 
quoi être indigné quand on voit ce gouvernement qui se prétend « de 
gauche » se mettre à plat ventre devant les patrons et exécuter le 
moindre de leurs désirs ! Mais ce que révèlent surtout des journées 
comme celle d’hier, c’est que, quel que soit le gouvernement en place, 
c’est toujours Peugeot et les grands patrons qui décident ! Non l’Etat 
n’est pas neutre dans les conflits entre patrons et ouvriers. En nous 
traînant de force dans les paniers à salades, les flics ont fait un sale
 boulot, mais c’est le leur. Le rôle essentiel de la police, ce n’est 
pas de faire la chasse aux voyous (surtout les petits) et de régler la 
circulation, mais de défendre les intérêts du grand patronat, et cela 
par la violence si nécessaire ! Hier les flics se sont contentés de 
faire un contrôle d’identité. Mais la répression anti-ouvrière peut 
prendre demain des formes bien pires si les intérêts des patrons 
l’exigent.
C’est cela que nous ne devons pas oublier.
POURQUOI NOTRE GRÈVE LEUR FAIT PEUR ?
Les
 effectifs de police déployés hier peuvent sembler disproportionnés 
alors que nous étions 130, sans autre chose que nos bras pour nous 
défendre. Mais c’est la preuve que notre grève gêne le patronat.
Plus
 que notre nombre, c’est l’exemple que nous donnons qui est une menace 
pour le patronat et le gouvernement à sa botte (droite ou gauche, peu 
importe car, comme nous l’avons crié hier, Hollande est le sosie de 
Sarkozy).
Dès le 16 janvier, nous avons fait le 
choix d’une grève active. Il ne s’agissait pas de rester chez nous à ne 
rien faire. Il fallait être présents aussi bien à l’usine pour empêcher 
la production de sortir, mais aussi à l’extérieur pour faire connaitre 
notre grève et faire pression sur le gouvernement.
Ce
 n’est pas tout. Nous nous sommes aussi donné les moyens de contrôler 
notre grève. Depuis le début, toutes les décisions sont discutées et 
votées en comité de grève et en AG. C’est parce que notre grève est 
active et démocratique que nous avons pu mener toutes ces actions et 
remplir notre caisse de solidarité. Ce contrôle des ouvriers sur leur 
lutte, c’est ce que craint non seulement le patronat et le gouvernement,
 mais aussi pas mal de dirigeants syndicaux habitués à « négocier » avec
 les patrons sans rendre de compte aux salariés.
Bien
 sûr, à quelques centaines, il n’est pas dans nos possibilités de 
changer réellement le rapport de force dans le pays. Mais la popularité 
de notre grève donne de grandes espérances. Nous avons montré que, face 
aux attaques du patronat, il est possible aux ouvriers de s’organiser. 
Bientôt, ce ne sont pas 300, mais peut-être 300 000 et même des millions
 de travailleurs, comme en juin 36 ou en mai 68, qui peuvent se 
retrouver en lutte.
Notre grève a déjà amené PSA à
 faire des concessions sur le PSE (sur lequel il faut continuer de nous 
battre !) mais surtout, elle nous donne à tous une expérience 
inappréciable et qui sera utile pour l’avenir.
LA RÉUNION DE CET APRÈS MIDI
Grâce
 à nos actions mercredi à la Direction Générale du Travail et jeudi au 
MEDEF, nous avons obligé PSA à s’asseoir de nouveau à la table des 
négociations.
La délégation choisie par 
l’Assemblée Générale a été mandatée pour défendre les revendications des
 grévistes. En premier lieu : la réintégration des camarades licenciés 
et l’abandon de toutes les sanctions.
AUJOURD’HUI JOUR DE PAYE
Grâce
 aux soutiens, les grévistes sont encore sûrs d’avoir un chèque ce 
mois-ci. Si on compte les aides personnelles et les jours chômés payés, 
chaque gréviste aura touché au moins 1300 €.
Et c’est beaucoup plus que les salaires que compte nous proposer ID Logistics et autres !
Le Comité de Grève Soutenu par la la CGT, la CFDT et SUD Aulnay, le 29 mars 2013
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