mardi 19 mars 2013

Des nouvelles de la grève à PSA


Quelques nouvelles de la grève à PSA Aulnay avec le bulletin d'information et le Journal de grève (voir http://cgt-psa-aulnay.fr) et quelques photos du rassemblement d'hier.

La Cause du Peuple





















Une grève solide
Un des moments importants de la grève a été quand nous avons organisé la distribution de l'argent de la caisse de grève.
L'assemblée générale avait discuté de la façon de répartir cet argent venu de la solidarité du monde du travail. Unanimement les grévistes ont décidé de verser une somme même à ceux qui n'ont fait qu'une ou deux semaines de grève. Ainsi tous les grévistes ont pu avoir un versement. Et ceux qui ont fait quatre semaines ont reçu 800 euros. De quoi tenir.
 
En plus, la distribution s'est faite dans une organisation impeccable et sous les caméras de télévision. Tous les travailleurs qui nous ont soutenu ont pu voir en direct que leur argent est arrivé dans les bonnes poches. Et par cette lettre, nous tenons une nouvelle fois à remercier tous ceux qui ont tenu à apporter leur soutien financier, aussi petit soit-il.
 
La force de notre grève c'est notre détermination, mais aussi notre organisation collective. La grève est l'œuvre de chacun, chacun y participe, chacun décide avec les autres en assemblée générale. Cette organisation nous soude et nous rend plus fort. 
Rencontre avec le directeur de cabinet de Michel Sapin au Ministère du Travail.
Au tout début de mars, après avoir rencontré plusieurs fois le faux médiateur envoyé par le gouvernement -ce facilitateur qui ne facilite rien- nous avons décidé d'aller directement demander des comptes au  ministère du travail. L'accueil a été particulièrement peu chaleureux. Beaucoup de CRS, matraques à la main, nous attendaient. Une délégation a quand même été reçue par le directeur de cabinet de Sapin. Celui-ci a été très clair : le gouvernement ne nommera pas de médiateur pour ne pas mettre la direction de PSA en difficulté. En effet, nommer un médiateur obligerait PSA à le refuser car pour le patron il n'est pas question de rouvrir des négociations. Nous ne nous faisions pas d'illusion sur la perspective de ce médiateur. Mais en revanche, l'attitude du gouvernement a été une leçon pour beaucoup d'entre nous. Ce qui a été traduit clairement par le slogan «  Gouvernement PS...A. Ministère Peugeot » 
Visite surprise à l'UIMM avec occupation
PSA veut faire de la fermeture de l'usine un exemple pour tous les patrons. C'est pour cela qu'il résiste au maximum pour ne pas céder, quitte à perdre beaucoup de voitures. L'attitude complice du gouvernement montre que notre grève les inquiète. C'est aussi pour cela que chaque coup que nous portons est important.
 
Alors vendredi 8 mars, déjouant la  surveillance constante des services de police, nous avons investi par surprise le siège de l'UIMM. Nous nous sommes installés dans ces somptueux locaux. On a vu le luxe qui s'étale jusque dans les pissotières de ces messieurs. Mais quel dommage, on n'a pas trouvé leur caisse noire ! Et c'est dans la salle de réunion de ces patrons licencieurs que nous avons tenu notre propre assemblée générale.
 
Quand les gendarmes mobiles sont venus nous déloger, c'est fièrement et en manifestation que nous sommes partis, savourant notre victoire et leur manque de réactivité. 
La direction vide les chaines, mais ne trouve pas assez de volontaires pour aller à Poissy
La semaine dernière la direction a voulu saper le moral des grévistes en vidant totalement les chaines de production. La direction voudrait nous faire croire qu'elle n'a plus besoin de la production d'Aulnay. Mais même les chiffres de volontaires qui partent à Poissy montrent que ce n'est pas si facile pour elle. Seuls 180 travailleurs se sont portés volontaires. Et certains sont déjà revenus, écœurés par les conditions qu'ils trouvent là-bas.
 
Alors, notre grève continue à gêner la direction, non seulement dans sa production, mais surtout par la démonstration que nous faisons qu'il est possible de combattre un patron comme PSA. 
Les minoritaires c'est eux !
La direction a convoqué un CCE extraordinaire le lundi 18 mars. Comme elle ne peut toujours pas faire passer au vote son plan de 11 000 suppressions d'emplois (car les délais légaux ne sont pas finis), elle veut faire voter aux 20 élus du CCE son projet d'accord, même si pour le moment elle ne peut le mettre en application. Pourquoi ce cinéma ? D'abord, pour tenter de se protéger d'attaques juridiques futures et surtout pour tenter de faire croire à l'opinion publique que son projet d'accord rencontre un soutien majoritaire de syndicalistes et que les salariés, grévistes ou non, sont minoritaires et isolés.
 
Les travailleurs en grève ont décidé de contre attaquer. Nous avons fait circuler une pétition contre ce projet qui a recueilli en deux jours (car l'usine était fermée à cause des intempéries une partie de la semaine) près de 1000 signatures. Nos camarades non grévistes ont largement participé à son succès. C'est aux travailleurs concernés par le plan de suppressions d'emplois de décider s'ils veulent de l'accord de la direction. Ce n'est pas aux 20 élus du CCE de décider à leur place.

Et nous comptons bien venir très nombreux manifester devant le siège ce lundi 18 mars.  Tous ceux qui veulent nous soutenir sont les bienvenus : 13h30 au 75 avenue de la grande armée.

Journal de grève n°8


19/03/2013
Mardi 19 mars 2013, 63ème jour de grève
AULNAY DIT NON AU PSE
La semaine dernière nous avons fait circuler une pétition dans les ateliers pour dire non au PSE. Cette pétition a recueilli 1000 signatures ! Ça 
veut dire, étant donné les nombreuses absences dues aux intempéries ou autres, que la grande majorité des salariés qui étaient présents dans l’usine la semaine dernière a signé. C’est bien la preuve que ce sont les grévistes qui sont représentatifs de la volonté des travailleurs d’Aulnay et non ceux qui prétendent parler en leur nom sans jamais leur avoir demandé leur avis !
C’est fort de ce soutien que nous nous sommes retrouvés à 400 devant la Grande Armée hier après-midi, pour dire non au PSE.
Rappelons que les pseudos négociations entre la direction et les délégués syndicaux centraux ont abouti à un projet d’accord qui n’apporte que quelques améliorations au PSE. Et encore ces améliorations sont dues à la grève car ce n’est qu’après le déclenchement de la grève que la direction a consenti à augmenter les primes d’indemnité de licenciement (+ 1 à 3 mois de salaire), la période des congés de reclassement (qui passe de 9 à 12 mois) et à abaisser, pour les mutations internes, les critères kilométriques de 50 à 35 km pour toucher les primes de mobilité et d’installation.
Mais ces modifications ne changent rien sur le fond. Le PSE reste synonyme de Pôle Emploi ou d’emploi payé au SMIC pour la plupart des salariés d’Aulnay qui ne seront pas reclassés en interne. C’est pourquoi le PSE reste inacceptable en l’état ! Nos revendications principales, un CDI pour tous et la pré-retraite dès 55 ans sont plus que jamais d’actualité !
UN RASSEMBLEMENT DYNAMIQUE
Pour nous rendre au siège de PSA, nous avons descendu l’avenue de la Grande Armée en manifestation. Les journalistes présents nous ont avoué être impressionnés par le dynamisme du cortège. Après 9 semaines de grève, le moral est toujours là !
Des délégations de Poissy, Saint-Ouen et même Metz Borny étaient avec nous. Il y avait aussi des représentants de salariés d’autres entreprises.
Un rassemblement de lutte qui a fait chaud au cœur de tous ceux qui y ont participé ! 
UNANIMITÉ RATÉE POUR PSA
Le CCE de lundi, c’était juste un coup de bluff de la direction destiné à impressionner. Elle voulait faire croire que son PSE était entériné à la quasiunanimité, alors qu’elle ne peut pas faire voter son PSE tant que la procédure n’est pas finie (avis des CHSCT, etc.)
Mais grâce à l’activité des grévistes, la direction n’a réussi à tromper personne dans l’usine sur la signification de ce vote, purement consultatif. Autre échec pour elle : la CGT n’est pas seule à voter contre. Deux délégués centraux CFDT ont voté contre, le troisième s’est abstenu. Un camouflet pour la direction et une preuve de plusde l’impopularité de son PSE. Rappelons que la CFDT d’Aulnay soutien la grève depuis le début.
ACTIONS JURIDIQUES
Il faut continuer de se battre sur tous les fronts !
Après le CCE, la CGT a confirmé qu’elle assigne PSA devant les tribunaux pour insuffisance du PSE. L’audience aura lieu le 26 mars au TGI de Versailles.
Une autre procédure, engagée par SUD, suit son cours. L’audience aura lieu à Paris le 2 avril.
QUI VEUT ALLER À POISSY ?
La direction a du mal à trouver des volontaires pour aller à Poissy. C’est normal quand on sait qu’accepter de partir en prêt volontaire ne donne aucune priorité pour être muté par la suite.
Mais ces prêts donnent un avant-goût de ce qui nous attend avec le PSE. Ceux qui viennent d’Aulnay sont placés sur les postes les plus durs et beaucoup, parmi les 161 qui ont accepté de partir, souhaitent faire demi-tour. 
Se battre tous ensemble pour garder notre emploi, c’est non seulement possible, mais c’est la seule issue !
Le Comité de Grève soutenu par la la CGT, la CFDT et SUD
Aulnay, le 18 mars 2013



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